Qu’est -ce qu’un essaim d’abeilles ?

L’essaimage est le processus naturel de multiplication des colonies d’abeilles.

Dans une colonie d’abeilles, il n’y a jamais en effet qu’une et une seule reine: c’est la seule femelle féconde, toutes les autres femelles, les ouvrières, étant stériles.

L’essaimage est le processus par lequel un colonie-mère produit une ou plusieurs colonies-filles avec une reine dans chaque colonie.

L’élevage de nouvelles reines

Au printemps, les abeilles d’une colonie en bonne santé élèvent quelques nouvelles reines. L’oeuf qui donnera naissance à une reine est exactement le même que celui qui donne naissance à une ouvrière stérile: il s’agit d’un œuf fécondé.

Mais la grande différence, c’est la manière dont ces œufs sont élevés.

Un œuf de reine est pondu dans une cellule royale, qui est fortement agrandie durant le développement de la future reine. La larve de reine est nourrie d’une grande quantité d’une nourriture extrêmement riche en glucides, protides et acides aminés: la gelée royale, sécrétée par les glandes mandibulaires des jeunes abeilles. Grâce à de tels soins, la larve de reine se développe rapidement et fortement: elle prend 2 fois plus de poids qu’une ouvrière et ses organes reproducteurs peuvent se développer.

Un œuf d’ouvrière est pondu dans une petite cellule hexagonale; la larve qui en nait est nourrie principalement d’une bouillie plus frugale faite d’un peu de gelée royale additionnée de matières stomacales sucrées et de pollen. De la sorte, ses organes reproducteurs ne peuvent pas se développer, on parle de ‘castration alimentaire’.

Début de construction d’une cellule royale au milieu des cellules d’ouvrières (Photo Ch. Schramme)

Les abeilles soignent les larves royales avec beaucoup d’intensité (Photo A. Danhaive)

Une cellule royale complètement agrandie, presque prête à être operculée (Photo Ch. Schramme)

Cellule royale operculée: cette colonie a déjà essaimé ! (Photo A. Danhaive)

Certaines cellules royales peuvent rester petites (Photo Ch. Schramme)

L’essaimage

Peu avant l’operculation de la première cellule royale, la vieille reine quitte la ruche avec environ la moitié des abeilles et la vieille reine: c’est l’essaimage primaire. L’essaim se pose d’abord sur une branche ou un support quelconque: c’est à ce moment que les particuliers peuvent le découvrir et qu’un apiculteur peut le récupérer, plus ou moins facilement selon les circonstances.

Voici comment se présente généralement un essaim d’abeilles (Photo Ch. Schramme)

L’essaim envoie des éclaireuses à la recherche d’un gîte propice pour y installer son nouveau nid: un arbre creux, un endroit abrité et bien protégé, peut-être un grenier ou un poulailler … Les éclaireuses qui en ont trouvé un reviennent à l’essaim faire la promotion de leur découverte; d’autres abeilles vont le visiter et reviennent à l’essaim, peu ou prou enthousiastes. C’est l’emplacement qui recueille les plus d’enthousiasme qui sera l’élu, vers lequel tout l’essaim se dirige et y fonde la nouvelle colonie.

Un essaim n’est donc pas un ‘nid d’abeilles’ comme certains l’appellent parfois: c’est seulement un rassemblement temporaire des abeilles d’une colonie qui sont en recherche d’un nouvel emplacement pour y construire leur gîte.

Dans la colonie restante, il peut y avoir plusieurs cellules royales. Si elle est suffisamment forte, elle peut réessaimer avec la première jeune reine qui nait et la moitié des abeilles qui restent: on parle d’un essaimage secondaire.

Il peut encore y avoir d’autres essaims, toujours avec la moitié de la colonie restante et une jeune reine naissante. Lorsque le groupe qui reste est trop faible pour avoir de bonnes chances de survie, les abeilles n’essaiment plus, ne protègent plus les dernières cellules royales et la dernière jeune reine qui vient de naître tue toutes ses sœurs qui sont encore à l’état de nymphes dans leur cellule royale.