Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (29/05/2021)

Note d’Oncle max – 29/05/2021

Si 2020 a été pauvre en essaimage, 2021 semble avoir bien compensé jusqu’à présent. Bien sûr, certains apiculteurs luttent avec acharnement contre l’essaimage qui reste malgré tout la manière la plus naturelle des colonies de se multiplier.
Dans la dernière note, je vous conseillais de bien les soigner avec le mauvais temps. Du soleil et de la chaleur nous sont annoncés pour les prochains jours et ce sera utile en particulier pour favoriser les vols nuptiaux des jeunes reines, aussi bien à partir des colonies souches qu’à partir des essaims secondaires récupérés et enruchés.
Le mauvais temps des semaines précédentes n’a pas été très favorable pour la division des colonies opérée le 12 mai dernier. Nous aurons dans une dizaine de jours des résultats plus clairs car nous n’avons délibérément pas voulu inspecter tous les cadres de tous les corps car il y avait encore des cellules royales fermées dans plusieurs colonies.
Quant aux floraisons, si les aubépines terminent de fleurir, j’ai aperçu des abeilles sur des fleurs d’érables. Ces derniers sont de très bons pourvoyeurs de nectar mais peu de pollen.
Après nous aurons un petit trou de miellée d’une bonne quinzaine de jours avant de voir fleurir les acacias et les tilleuls (peut-être les deux en même temps car les acacias ont été freiné par le temps trop frais).
Alors ne soyez pas trop pingres avec les colonies en récoltant tout ce qu’elles ont pu difficilement emmagasiner au mois de mai au risque de les affaiblir avant le solstice d’été.

Une étude récente de l’ULB-UMONS explique l’influence de la sucrosité du nectar sur la capacité des abeilles à butiner

Les chercheurs se sont penchés sur le mécanisme de capture de fluide chez les abeilles pour montrer qu’il est efficace seulement si le nectar n’est pas trop sucré.

Plus la teneur en sucre du nectar est élevée, plus son apport énergétique est important. Pour augmenter leur pouvoir d’attraction des insectes et ainsi leur chance d’être pollinisées, les plantes devraient donc produire le nectar le plus sucré.  Or, en réalité, sa concentration en sucre dépasse rarement 60%.

La raison de cette limitation est à chercher du côté du mécanisme de capture lui-même.

Les abeilles collectent le nectar grâce à leur langue (‘proboscis’) décorée de très longues papilles, qu’elles plongent dans la fleur 5 fois par seconde.  Des mesures in vivo effectuées en laboratoire montrent qu’au-delà de la limite des 60%, les abeilles capturent moins de nectar à chaque lapement. Cependant, les raisons de cette baisse d’efficacité de la langue des abeilles n’étaient pas connues.

Cette étude a montré que c’est la forme des papilles décorant la langue des abeilles qui détermine la concentration en sucre pour laquelle l’absorption est optimale.

Des expériences effectuées sous un microscope équipé d’une caméra rapide montrent que lorsque la langue est immergée dans le nectar, les papilles s’ouvrent comme le feraient les poils d’un pinceau. La présence de ces excroissances permet donc d’emprisonner une quantité plus importante de nectar par rapport à une langue lisse, qui en serait dépourvue. Mais cet atout morphologique ne joue plus aucun rôle lorsque la teneur en sucre du nectar dépasse une valeur critique. En effet, lorsque la concentration en sucre augmente, la viscosité du nectar croît rapidement et empêche les papilles de s’ouvrir complètement avant que la langue se retire du nectar.

La valeur précise de la concentration limite en sucre est déterminée par le rapport entre la longueur et le diamètre des papilles. L’étude montre donc l’existence d’une corrélation entre la morphologie des langues d’abeille et la viscosité du nectar qui met en évidence un processus de coadaptation des plantes et de leurs pollinisateurs.

https://web.umons.ac.be/fs/fr/une-etude-ulb-umons-explique-linfluence-du-sucre-dans-le-nectar-sur-la-capacite-des-abeilles-a-butiner/

Fabian Brau (ULB – Faculté des Sciences), Pascal Damman (UMONS – Faculté des Sciences) et  Denis Michez (UMONS – Faculté des Sciences) – 03/05/2021

Vue latérale du proboscis d’une abeille mellifère

 

 

 

 

 

 

 

Image extraite de la Fiche pédagogique « Morphologie externe de l’abeille mellifère – l’appareil buccal », Agnès Fayet (CARI), 2016

Les abeilles sauvages, des insectes essentiels au futur toujours incertain

Un encouragement à préserver la nature partout où c’est possible, afin de maintenir des réservoirs de biodiversité qui pourront à nouveau s’étendre quand la situation globale s’améliorera

Les abeilles sauvages, des insectes essentiels au futur toujours incertain – YouTube (4’33 »)

Un reportage LN24, avec une interview du professeur Denis Michez (UMONS); une information transmise par notre collègue apiculteur Daniel.

Parcours d’artistes & Jardins Ouverts:
Grez-Doiceau ces 5 & 6 juin

Cette année, tout se déroulera en plein air ! Pas moins de 28 lieux seront ouverts à cette occasion.

Deux de nos membres participent à ces journées: Benoit (n°8 – sculptures au jardin) et Michel (n°24 – jardin naturel).

livret-parcours-dartiste 2021 2 (PDF)

 

 

Toutes les infos sur: https://www.grez-doiceau.be/evenements/parcours-dartistes-et-jardins-ouverts

 

 

 

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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