Note d’Oncle Max – 22/05/2021
Quel temps !….. et malgré tout des essaimages apparaissent par ci par là, mais ils dépensent beaucoup d’énergie pour se maintenir dans la nature. La grande majorité d’entre eux ne survivront pas si nous ne les récupérons pas et si nous ne les choyons pas.
En effet, avec ce temps froid (pour la saison) et pluvieux, les essaims ont besoin de beaucoup d’énergie pour conserver une température minimale de survie et aussi pour construire leurs rayons sur les cires gaufrées que nous leur avons données au moment de leur enruchement.
Les gros essaims ont été enruchés dans des ruches DB10 avec 2 partitions placées en rive avec, si possible, 2 cadres bâtis placés à côtés des partitions et 6 cadres de cire gaufrée.
Pour les essaims plus petits, ils ont été placés dans des ruchettes DB7 ou DB6 avec des cadres de cire gaufrée. Les plus petits dans des ruchettes DB7 avec 2 partitions en rive et ensuite 2 cadres bâtis et 3 cadres de cire gaufrée.
Il faut vraiment essayer d’ajuster le nombre de cadres de cire gaufrée que pourrait bâtir une colonie en 5 à 6 jours à la taille de l’essaim dans les conditions climatiques actuelles. Quelques cadres de cire gaufrée sont indispensables pour répondre aux besoins des abeilles de construire un nouveau « nid » après l’essaimage. NB: il y a plusieurs années, pensant bien faire, je n’avais mis que des cadres bâtis; l’essaim est reparti le lendemain ne pouvant assouvir son besoin de construction.
ET BIEN SÛR, ne pas oublier de leur mettre un nourrisseur de 2 litres avec du sirop pendant plusieurs jours (une semaine ou jusqu’à l’amélioration de la météo).
A partir du 28/5 ou 29/5 on nous annonce des températures de plus de 15°C et sec ce qui leur permettra de rentrer pollen et nectar pour redévelopper les colonies. Les abeilles consomment 1 kg de miel pour produire 100gr de cire.
Quant au rucher tampon de la section, nous avons pris le risque le mercredi 12/5, entre 2 périodes de pluies, de réaliser les divisions programmées, espérant que dans 18 à 20 jours (soit à partir du 30/5) les conditions seront plus favorables afin que les vols de fécondation puissent se réaliser correctement après l’éclosion des cellules royales. C’est un pari risqué , mais nous n’avions pas d’autres choix si ce n’est d’attendre des essaimages. En effet, à l’autopsie (visite des colonies lors des divisions) beaucoup de ces colonies avaient 6, 7 voire 8 cadres de couvain. Croisons les doigts pour que la météo nous soit clémente au bon moment.
Autre question : la récolte ?
Tout dépend de la force des colonies; certaines colonies populeuses ont pu à la fois protéger le couvain du temps trop frais et envoyer des butineuses rentrer du nectar et du pollen. Celles-là ont peut-être 2 hausses (voire 3 hausses dans les environnements très mellifères proches du rucher). A la fin de la floraison des aubépines, on peut ponctionner les cadres operculés (au 2/3 minimum) et laisser les cadres non operculés dans une hausse.
Pour celles qui n’ont qu’une hausse pas très garnie, mieux vaut la laisser engranger le nectar d’été (acacia, tilleul et châtaignier).
ATTENTION : avec une telle météo, il est plus que probable pour ne pas dire certain que le miel aura une humidité supérieure à 18% et qu’il est vivement conseillé d’utiliser un déshumidificateur quelques jours pour abaisser le taux d’humidité dans les cadres avant extraction.
Voilà pour les avis discutés que nous vous proposons cette semaine. Bonne observation, bonne évaluation et bonnes décisions.
Pierre-Pol Vincke, apiculteur contemplatif
Une info transmise par notre collègue apiculteur Gaëtan
Pierre-Pol Vincke, apiculteur à Ramillies et que beaucoup d’entre nous connaissent bien car il est aussi conférencier apicole (il devait nous donner une conférence sur le thème «Observons les abeilles pour être encore plus en phase avec leur biologie» il y a juste 1 an) a été le sujet d’un beau reportage sur TVCOM.
Pierre-Pol, qui est docteur en zoologie et en entomologie, se définit lui-même comme un apiculteur amateur contemplatif: il passe des heures à contempler ses abeilles au trou de vol et il arrive ainsi à interpréter ce qui se passe à l’intérieur des ruches sans avoir besoin de les ouvrir, ce qui est toujours traumatisant pour les colonies.
J’en profite pour vous recommander une fois encore l’excellent livre de Heinrich Storch « Au trou de vol », cité dans le reportage et que l’on peut encore facilement trouver sur le net.
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