Note d’Oncle Max – 6/03/2021
Nos abeilles n’apprécient pas trop le yoyo des températures actuelles. Pour nous, apiculteurs, cette fin de période hivernale instable creuse les différences entre les colonies. D’après les météorologues, ces écarts de températures plus marqués sont la conséquence des changements (perturbations) climatiques.
La période très (trop) douce que nous avons eue récemment a déclenché la reprise de développement intense du couvain et ce d’autant plus qu’il y avait de nombreuses plantes pollinifères en floraison. Beaucoup d’entre nous ont pu observer les butineuses chargées de pollen rentrer à la ruche.
Mais avec ces courtes périodes plus fraîches voire de gel nocturne, les colonies vont devoir maintenir une température plus élevée de la grappe qui va se positionner contre le couvain pour le protéger. Les abeilles vont accélérer leurs vibrations pour dégager de la chaleur, ce qui augmentera la demande en énergie et donc les ressources alimentaires stockées.
Une colonie très populeuse pourra plus facilement maintenir la température nécessaire à la protection du couvain, mais pourra également mobiliser des butineuses au moindre rayon de soleil et quand les températures repasseront au-dessus des 8°C.
Si une colonie n’est pas très populeuse, la dépense énergétique sera d’autant plus forte et elle devra concentrer les disponibilités en ouvrières sur la protection du couvain (qui est le garant de la survie de la colonie); elle pourra plus difficilement mobiliser des butineuses. Si une autre colonie n’est pas assez populeuse, soit elle cannibalisera le couvain pour récupérer des ressources énergétiques soit elle risquerait de s’affaiblir et ne plus pouvoir maintenir la température de survie; son redémarrage sera plus lent lors de la remontée des températures.
Donc, avec ces petites périodes de gel, les différences entre colonies vont s’accroître sensiblement.
Ce weekend, nous devons nous attendre à deux ou trois nuitées de gel. Ce dernier va « brûler » les floraisons de ces derniers jours, notamment celles des cornus mas, des hellébores, des noisetiers, des bruyères et autres.
Heureusement, les chatons des saules marsault mâles (principalement pollinifères) ne sont pas encore ouverts (pour la plupart > tout dépend des micro-climats individuels) et seront « tout bénéfices » pour les butineuses dans une dizaine de jours.
Il est donc recommandé de ne pas encore retirer les plateaux sous les planchers grillagés et de veiller à ce que les colonies aient suffisamment de réserves de nourriture pour cette prochaine quinzaine.