Note d’Oncle Max – 29-08-2020
Si la première phase de l’hivernage se termine avec un bon suivi des réserves durant le trou de miellée estival avec, éventuellement le premier traitement Thymovar contre le varroa (2 x 4 semaines), la seconde phase commence et est double avec, d’une part, le premier traitement contre le varroa avec l’Apilifevar (2 ou 3 x 8 jours) – pour ceux qui n’ont pas traité avec Thymovar – (c’est soit l’un soit l’autre) et, d’autre part, la stimulation pré-hivernale. La troisième phase (début septembre) serait la fin du traitement contre le varroa et le nourrissement (complémentaire) d’hiver.
Remarque : je suppose que ceux qui utilisent le Thymovar l’ont fait avec discernement, c’est à dire après la période de fortes chaleurs (canicule). En effet, l’utilisation de ces produits à base de thymol est contre-indiquée à des températures supérieures à 30°C.
Quant au Varromed, que je n’utilise pas, je ne connais pas les contraintes climatiques, mais il est préférable de l’utiliser en fin de trou de miellée lorsque la ponte de la reine a été réduite au minimum.
2ème phase du l’hivernage :
Michel m’a fait très justement remarquer que bon nombre d’apiculteurs s’interrogent sur les quantités de guêpes près des ruchers avec des incursions indésirables dans les ruches. Je pense qu’il serait prudent de déjà placer les rétrécisseurs d’entrées. En Nicot, je préfère les verts (contre les frelons) aux blancs. Ces derniers ont des jambages qui ne permettent pas aux abeilles d’évacuer aisément les cadavres des abeilles qui meurent en hiver dans la ruche. Cela peut finalement bloquer la sortie des abeilles (vols de propreté). Ce que j’ai fait comme adaptation, c’est couper avec une bonne pince coupante 4 ou 5 jambages du milieu pour pouvoir utiliser ces rétrécisseurs blancs. Il en existe des similaires en métal auxquels il faudrait faire la même opération.
C’est le moment d’appliquer les seconds traitements ApilifeVar ou Thymovar. Le troisième traitement ApilifeVar peut se faire lors du nourrissement d’hiver (3ème -et dernière- phase).
Ce vendredi, j’ai observé que la plupart de mes colonies de Gottechain rentraient du pollen. Je me suis dit que c’est donc le bon moment de faire la petite stimulation pendant 10 jours avec 200cc de sirop/jour/colonie pour imiter une fausse miellée et inciter la reine à pondre pour avoir suffisamment des jeunes abeilles d’hiver en septembre/octobre. Après cette stimulation, le nourrissement d’hiver sera mis en pratique. Trouver la bonne période de 15 jours à partir du 25 août et avant fin septembre n’est pas toujours aisée à planifier correctement pour optimaliser ces apports de sirop. Ces jours-ci lorsque la t° va un pu remonter nous semble l’idéal (voir ci-joint).
Il faut qu’il y ait de préférence + de 17-18°C et pas moins de 15°C en journée. Un bidon de Trim-o-Bee de 10 litres sert a faire la stimulation de 5 colonies (5 x 10 x 200cc). Le nourrissement vient en plus, soit un bidon de sirop par colonie qui recevra donc 1.2 bidon. Avec 10 colonies, j’ai donc besoin de 12 bidons. Un bémol : si vous avez choisi d’hiverner avec une hausse et si vous avez été prudent en laissant assez de réserve de miel après la dernière récolte, il est probable que la colonie ait encore 6 à 8 kg de miel en réserve : dans ce cas, on peut limiter le nourrissement à 8 litres (11.2kg) après la stimulation. Tout dépend aussi de la force de la colonie.
Si vous ne faites pas de stimulation, si la reine a arrêté sa ponte (avec le trou de miellée) et si vous commencez directement le nourrissement d’hiver à raison de 2 litres par jour, les ouvrières vont stocker rapidement tout le sirop et vraisemblablement dans la zone de ponte de la reine (surtout si vous hivernez que sur un seul corps DB). Cela pourrait induire un blocage de ponte et il n’y aura pas (assez) de jeunes abeilles d’hiver pour prendre la relève lorsque les abeilles d’été termineront leur vie durant l’hiver.
Si vous faites une stimulation et que la reine a pondu un grand nombre de futures jeunes abeilles d’hiver, il est nécessaire de prévoir une quantité suffisante de sirop et donc d’espace de stockage. L’important est de pouvoir garantir un équilibre entre le nombre d’abeilles et les quantités de réserve hivernale. Pour cette raison, l’hivernage avec une hausse a été envisagé sur 8 cadres au lieu de 10 : 8 cadres de corps DB + 8 cadres de hausse sont équivalents à une ruche 12 cadres mais dont le volume est positionné verticalement et non horizontalement afin que les abeilles puissent monter dans les réserves au lieu de se déplacer latéralement en passant de cadre en cadre par les extrémités (et donc en se refroidissant).
Bien sûr, on peut hiverner une colonie moins populeuse (sans stimulation) avec moins de réserves de miel pour passer l’hiver. Mais alors le développement printanier pourrait être plus lent et se faire sur la miellée de printemps et non pour la miellée de printemps (avec une colonie plus populeuse). Si l’hiver est plus rigoureux, une colonie plus populeuse résistera mieux (à moins que la ruche soit super isolée, sous abri et orientée sud).
Rappel : je vous dis ce que je fais mais libre à vous de prendre les initiatives qui vous paraissent les plus adéquates pour vos colonies et dans l’environnement qui est le leur.
Revue N°82 du CRA Nivelles
Au sommaire (notamment):
- le petit mot du rédacteur
- la vie du Cercle
- abeille migrante vers le nord découverte en Belgique
- FOCUS CLIMAT : L’apiculture et les changements climatiques
A lire sur: Revue N82 août 2020