Note d’Oncle Max – 18/07/2020
Ce devrait être la fin de la récolte d’été selon les statistiques passées, mais avec les changements climatiques de ces dernières années, il est temps de remettre en question le bon timing de la dernière récolte pour le bien-être de nos abeilles. Evidmment, un environnement n’est pas l’autre et ce que je décris ici n’est valable que pour l’implantation de mes ruchers dans l’est du Brabant wallon.
Allez voir le réseau de balances du CARI (http://www.cari.be/balances/ ) pour avoir une vue globale de la situation et vous observerez que toutes les balances (à l’exception de celle d’Arlon) indiquent un solde négatif journalier depuis la dernière semaine de juin. C’est à dire que les colonies consomment plus de nectar que ce qu’elles en ramènent.
J’en déduis qu’il eut fallu récolter juste après le solstice d’été tout en veillant à leur laisser assez de provision pour tenir les mois de juillet et août.
Durant cette dernière quinzaine de jours, la balance de Louvain-La-Neuve indique un solde négatif moyen journalier de +/- 200gr.
Si nous extrapolons ce résultat sur 2 mois (juillet et août), la colonie a besoin de 12kg de miel pour ses besoins, c’est à dire pour le couvain et les abeilles elles-mêmes. Soit l’équivalent de 6 ou 7 cadres de hausse bien remplis de miel.
Si nous lui retirons ses réserves, la reine va arrêter sa ponte pour survivre. C’est ce qui se produit souvent après la récolte d’été.
Néanmoins, il serait sage de veiller à ce que chaque colonie ait suffisamment de réserves pour ce trou de miellée estival pour éviter tout stress affectant le bien-être des abeilles.
Concernant les floraisons de tilleuls et châtaigniers, soit les floraisons furent très hâtives et en déclin fin juin soit certains sous-sols n’avaient pas assez de réserves hydriques : en effet, les quelques pluies que nous avons eues ont eu un effet de verdissement superficiel sans apport hydrique au sol en profondeur. Auparavant, je faisais ma dernière récolte (d’été) pour le 6 ou le 7 juillet, mais avec cette situation, si elle persiste l’an prochain, je l’avancerai d’une semaine voire 10 jours au moins.
A la fin du mois d’août, je compte faire le bilan des réserves dans la hausse que j’ai laissée à chacune des colonies et leur apporterai un complément en sirop début septembre (après une dizaine de jours de stimulation > j’y reviendrai en temps utile). Lors de la récolte, j’ai retiré en moyenne 22kg à 24kg de miel à chaque colonie (de production) en leur laissant entre 12 kg et 15 kg pour passer les mois de juillet et d’août en toute tranquillité. Avec une très bonne récolte de printemps, je ne voulais pas abuser du travail accompli par ces gentils hyménoptères ou apidés. NB: Si vous remplacez ces 12 kg à 15kg de miel par du sirop, les abeilles devront transformer ce sirop pour le stocker en réserve de nourriture, c’est à dire que vous les forcez à retravailler pour assurer leur réserve de nourriture. Ce travail est épuisant et réduit considérablement la durée de vie de ces ouvrières. De plus, le résultat est un stock de qualité moindre que ce qu’elles ont emmagasiné.
Au moment où ces quelques lignes sont crites, le beau champ de luzernes et trèfles qui borde notre jardin (et le rucher) est en train d’être fauché pour la seconde fois. J’avais espéré que l’agriculteur vienne lundi ou mardi pour laisser encore mes abeilles en profiter durant ces deux jours de chaleur. Elles se rabattront sur la bande de sarrasin (mélange pour bande agro-environnementale qui a été semée cette année-ci) qui se trouve juste au-delà du champs de luzernes. Mes deux voisin(e)s apiculteurs(rice) et moi-mêmes pouvons nous estimer heureux d’avoir ces floraisons complémentaires en ce début juillet.