Ce 22 février 2019, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a présenté un volumineux rapport – 576 pages – sur l’état de la biodiversité mondiale pour l’alimentation et l’agriculture.
La biodiversité, c’est la variété de la vie aux niveaux génétique, des espèces et des écosystèmes.
La Biodiversité pour l’Alimentation et l’Agriculture (BAA), c’est le sous-ensemble de la biodiversité qui contribue d’une façon ou d’une autre à l’agriculture et à la production de nourriture.
La BAA comprend toutes les plantes, sauvages ou cultivées, et tous les animaux, sauvages ou d’élevage, qui fournissent de la nourriture aux humains, des aliments pour les animaux, des combustibles et des fibres. La BAA comprend donc la culture et l’élevage, la foresterie, la pêche et l’aquaculture.
La BAA, c’est aussi la myriade d’organismes qui soutiennent la production alimentaire par le biais de services écosystémiques et qu’on appelle la «biodiversité associée». Cela inclut toutes les plantes, animaux et micro-organismes (tels qu’insectes, chauves-souris, oiseaux, mangroves, coraux, herbiers, vers de terre, champignons et bactéries du sol) qui maintiennent la fertilité des sols, pollinisent les plantes, purifient l’eau et l’air, gardent les poissons et les arbres en bonne santé, et combattent les parasites et les maladies des plantes et du bétail.
Nos abeilles mellifères ainsi que tous les pollinisateurs font donc partie de la biodiversité associée.
NDLR: On peut donc considérer que la BAA est une vue anthropocentrique de la biodiversité: c’est la partie de la biodiversité qui affecte l’homme directement ou indirectement. Cependant, comme elle peut remonter très profondément dans tous les systèmes écologiques qui soutiennent la production végétale et animale utile à l’homme, elle ne se limite pas à ce qui a une utilité immédiate.
Le rapport s’appuie sur les informations fournies spécifiquement pour son élaboration par 91 pays et 27 organisations internationales, et sur l’analyse des dernières données mondiales. Il donne une évaluation de la BAA et de sa gestion dans le monde entier.
Il décrit:
- les nombreuses contributions (directes et indirectes) de la BAA à la sécurité alimentaire, à la nutrition, aux moyens d’existence, à la résilience des systèmes de production, à l’intensification soutenable de la production de nourriture et à de multiples services écosystémiques
- les facteurs majeurs qui affectent la BAA
- le status et les tendances des différentes composantes de la BAA
- l’état de gestion de la BAA
- l’état des politiques, institutions et capacités qui supportent un usage soutenable et la conservation de la BAA
- les besoins et les challenges dans la gestion de la BAA
Les éléments clés du rapport
- La biodiversité est essentielle pour la nourriture et l’agriculture. La BAA est indispensable pour la sécurité alimentaire, un développement soutenable et de nombreux services écosystémiques vitaux.
- De nombreux facteurs de changement en interaction affectent la BAA. Alors qu’un ensemble de ces facteurs de changement on un impact négatif majeur sur la BAA et les services écosystémiques qu’elle fournit, certains offrent des opportunités de promouvoir une gestion plus soutenable.
- La BAA est en déclin. De nombreuses composantes de la BAA sont en déclin aux 3 niveaux génétique, des espèces et des écosystèmes. La recherche sur la biodiversité associée doit être améliorée, en particulier celle sur les micro-organismes et les invertébrés, et sur leurs rôles dans la fourniture des services écosystémiques. Les programmes de contrôle de la BAA restent cependant limités
- L’usage de nombreuses pratiques favorables à la biodiversité est en croissance. Malgré les nombreux efforts pour conserver la BAA, les niveaux de couverture et de protection sont cependant encore souvent inadéquats.
- Les encadrements pour permettre un usage soutenable et la conservation de la BAA restent néanmoins insuffisants. Il est urgent des les mettre en œuvre et de les renforcer. La recherche sur la nourriture et l’agriculture doit devenir plus multidisciplinaire, plus participative, et se focaliser sur les interactions entre les différentes composantes de la BAA. Cette amélioration exige une participation plus large des dépositaires d’enjeux et une coopération intersectorielle et internationale.
Présentation du rapport en français: http://www.fao.org/news/story/fr/item/1181464/icode/
Le sommaire du rapport et le rapport complet, tous deux en anglais, peuvent être téléchargés sur cette page.
Nous continuerons une présentation plus détaillée de ce rapport dans les prochaines éditions de nos Nouvelles, en particulier en ce qui concerne les pollinisateurs. A suivre …