Note d’Oncle Max – 16/02/2019
Les boutons des narcisses apparaissent en même temps que les floraisons des noisetiers. Les boutons des cornus mas gonflent et les chatons des saules marsault (mâles) commencent à débourrer. C’est un peu tôt, mais, comme nous l’a expliqué le Dr Antonio Nanetti à la journée de Namur, nous devrons nous habituer à avoir les printemps avancés de 15 jours à 3 semaines chaque année à cause du changement climatique.
Pour que les abeilles puissent bénéficier de ces floraisons très hâtives, je pense qu’il n’est pas inutile de favoriser le développement du couvain avec un apport de candi protéiné.
Les nuits restant très fraîches, il ne faut pas encore retirer les plateaux qui ferment partiellement les planchers. Déjà, ce jeudi toutes les bruyères d’hiver en fleurs étaient remplies d’abeilles. Un petit massif de 50 m² de bruyères se trouve à 20m de RT à Doiceau.
Ce jeudi après-midi, j’ai donné 500gr de Nektapoll Forte à chacune de mes colonies et 500gr à 600gr de Fondabee (Apifonda) à chacune des colonies du RT. J’ai différencié les apports pour les raisons suivantes : 1. mes colonies sont plutôt des colonies de production et je favorise donc le développement du couvain avec du candi protéiné, 2. les colonies du RT ayant gardé toutes leurs provisions de miel, je considère le candi simple comme un apport de sécurité, le temps que les floraisons printanières apparaissent. Il n’est pas nécessaire de stimuler le couvain des colonies du RT.
NB: habituellement, je donne du candi protéiné à partir de fin février, mais avec les changements climatiques, j’ai avancé de 15 jours mon programme de conduite.
Ce week-end, il sera intéressant de faire un diagnostic de la vitalité et de la densité de nos colonies, soit en les observant au trou de vol (et voir si elles ramènent déjà du pollen), soit en soulevant brièvement les couvre-cadres pour ceux qui en ont en bois et qui peuvent difficilement voir si leurs colonies sont populeuses ou non. A vous d’estimer si les provisions sont suffisantes pour que les colonies puissent tenir jusque fin mars ou début avril suivant la météo.
Du neuf dans la procédure européenne d’autorisation des pesticides
Ce lundi 11 février, le Parlement européen et le Conseil sont parvenus à un accord provisoire (informel) sur la proposition de règlement de la Commission européenne concernant la transparence et la durabilité de l’évaluation des risques dans la chaîne alimentaire de l’UE.
Cette proposition est une réponse générale à l’initiative citoyenne européenne #STOPGLYPHOSATE lancée en 2017 et qui avait obtenu le soutien d’1.070.865 citoyens européens (dont 56.068 Belges). Le reproche principal était que le glyphosate avait été réapprouvé sur base d’études non indépendantes réalisées par l’industrie elle-même.
http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/successful/details/2017/000002?lg=fr
L’accord prévoit principalement une plus grande transparence et une meilleure indépendance des études.
Les citoyens auront (normalement) accès à toutes les études et informations soumises par l’industrie dans le cadre du processus d’évaluation des risques. Cependant, la confidentialité pourra encore être demandée par l’industrie, mais seulement dans des circonstances particulières dûment justifiées, en précisant le type d’informations qui doivent être considérées comme très préjudiciables aux intérêts commerciaux et ne peuvent donc pas être divulguées (espérons que cette clause ne soit pas systématiquement invoquée pour maintenir l’opacité de la procédure d’approbation)
D’autres éléments de procédure devront permettre d’assurer que toutes les études et informations disponibles soient bien prises en compte, et pas seulement celles donnant des résultats positifs.
Le grand public et les « dépositaires d’enjeux » (stakeholders) seront informés des procédures en cours.
Autre élément : l’EFSA, qui avait été critiquée pour son manque d’indépendance par rapport à l’industrie, devrait voir sa gouvernance améliorée : Les États membres, la société civile et le Parlement européen seront représentés au sein de son conseil d’administration, sa capacité scientifique sera encouragée et les meilleurs experts indépendants seront engagés.
Prochaine étape : l’accord provisoire devra désormais être formellement adopté à la fois par le Parlement européen et par le Conseil.
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-19-1030_fr.htm
http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-19-1031_fr.htm (en anglais)