Rappel: ce dimanche 30 septembre à 14h30: Conférence «Communication chimique au sein de la colonie», par Arlette Stranard.
La communication chimique est primordiale dans une colonie d’abeilles ! Si les effets des phéromones royales sur le développement des ouvrières et l’élevage de nouvelles reines est assez bien connu, on ignore le plus souvent que toutes les catégories de la population communiquent entre elles par des signaux chimiques: les couvain avec les abeilles nourricières, les butineuses avec les abeilles d’intérieur, les mâles avec les abeilles, les éclaireuses avec les butineuses, etc, etc
Ces communications chimiques peuvent malheureusement être perturbées par les effets dévastateurs des acariens varroas et par les pesticides, de plus en plus présents dans notre environnement.
Il est donc essentiel que nous comprenions l’importance du langage chimique chez les abeilles.
Chez Michel Fraiteur, rue de Basse Biez, 32 à Grez-Doiceau
Nouveau rapport d’étude sur la stéarine dans la cire d’abeilles
Le Service Public Fédéral Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement publie un nouveau rapport d’étude concernant l’impact de l’ajout d’acide stéarique et d’acide palmitique à la cire d’abeilles sur le développement du couvain d’ouvrières.
En 2017, un essai en champ avait déjà démontré que l’ajout de 15 % ou plus de stéarine entraîne le dépérissement partiel de couvain d’abeilles. On manquait cependant de données quant à l’impact de concentrations en stéarine plus faibles dans la cire d’abeilles. C’est pourquoi le SPF Santé publique a demandé à l’ILVO, Instituut voor Landbouw-, Visserij- en Voedingsonderzoek à Melle, de réaliser une nouvelle étude afin de déterminer l’impact de concentrations de 2,5 à 10 % de deux stéarines différentes (d’origine animale et végétale).
Les résultats montrent que la cire d’abeilles contenant 7,5 %, ou plus de stéarine, a clairement un impact négatif sur le développement du couvain et ne convient donc pas à un usage dans l’apiculture. Des effets négatifs limités sont observés dès l’ajout de 2,5 et 5 % (en se basant sur les résultats moyens).
La Belgique va maintenant demander à la Commission européenne de fixer des critères de pureté pour la cire d’abeilles destinée à l’apiculture.
Les auteurs attirent l’attention des lecteurs sur les limites de leur étude:
- l’essai a été réalisé avec une cire de référence très pure et dans des colonies d’abeilles en bonne santé. Dans de nombreux cas pratiques, la cire d’abeilles contient en outre un certain pourcentage d’hydrocarbures ajoutés (comme la paraffine) et une concentration plus élevée de résidus de pesticides qui pourraient avoir une incidence négative supplémentaire (chacune se renforçant) sur le développement du couvain.
- D’autres types de stéarine (par exemple d’une autre origine et avec une autre proportion d’acide palmitique/acide stéarique) peuvent donner un résultat différent.
- L’étude ne donnée qu’une image de l’effet de la stéarine sur un laps de temps très bref de cycles de vie d’une population d’abeilles. Des pertes de couvain élevées limitent gravement les chances de survie d’une colonie d’abeilles.
L’étude détaillée sur: https://www.health.belgium.be/fr/news/etude-concernant-la-mortalite-du-couvain-causee-par-la-stearine-dans-la-cire-dabeilles
En Autriche, un arboriculteur est condamné à de la prison ferme pour avoir épandu un insecticide sur des fruitiers en fleurs et avoir ainsi causé la mort d’une cinquantaine de ruches
Le producteur de fruits avait arrosé ses vergers avec du chlorpyrifos, un insecticide très puissant, à un moment où les arbres étaient encore en fleurs et attiraient de nombreuses abeilles, ce qui est prohibé. Une cinquantaine de ruches avaient péri.
Le tribunal de Klagenfurt, dans le sud de l’Autriche, l’a reconnu coupable d' »atteinte délibérée à l’environnement », et condamné à une peine de douze mois de prison, dont quatre fermes. Le tribunal a souligné que la peine de prison ferme devait avoir un effet de « prévention » et servir à rappeler que « l’usage de produits phytosanitaires ne peut s’effectuer que dans le cadre d’un équilibre entre l’écologie et l’économie ».
Le chlorpyrifos (ou chlorpyriphos – CPF) est un insecticide organophosphoré très largement utilisé en agriculture pour lutter contre certaines chenilles dans les plantations de blé, de colza, les vignes, les fruitiers (abricotiers, pêchers, poiriers, pommiers), les crucifères oléagineuses (colza), les prairies, les légumes (pommes de terre, navets); il a également été utilisé comme insecticide à l’intérieur des bâtiments et de maisons. Il a été introduit en 1965 par la société Dow Chemical.
LE CPF est un neurotoxique; il a une influence sur le développement des fœtus: danger pour le développement neurologique des enfants; favorise l’autisme. Une étude effectuée par l’université de Berkeley avait révélé dans des maternités la présence de traces de la molécule dans 87 % des cordons ombilicaux. D’autres études révélaient des pertes de mémoire chez des travailleurs agricoles.
Quoique beaucoup moins médiatisé que le glyphosate ou les néonicotinoïdes, le CPF a fait l’objet de nombreuses controverses. Notamment aux USA où une interdiction par le président Obama a été annulée par son successeur puis restaurée par la Cour d’appel (http://www.lesoir.be/172793/article/2018-08-12/un-puissant-insecticide-autorise-en-europe-desormais-interdit-aux-etats-unis ). Egalement en France, où les promesses de limitation par le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll n’ont pas été tenues (https://www.lelanceur.fr/pesticides-les-promesses-non-tenues-de-stephane-le-foll/ ).
En Belgique, Phytoweb, le site web officiel du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne Alimentaire et Environnement déclarait le 28 avril 2017 ( https://fytoweb.be/fr/nouvelles/arret-de-la-suspension-des-autorisations-et-des-permis-de-commerce-parallele-des-produits ):