Note d’Oncle Max – 28/07/2018
Avec cette chaleur et cette sécheresse interminables, du moins dans le Brabant Wallon, nous aspirons tous pour nos animaux et en particulier pour nos abeilles un peu d’eau d’abord et des températures un peu plus supportables.
Certains ont observé leur colonies faisant la barbe, particulièrement les jours qui ont suivi la dernière récolte de miel. C’est normal avec des colonies populeuses qui voient le volume de leur ruche diminué subitement de 30% (1 hausse) ou de 50% (2 hausses) ou même 60% (3 hausses). De plus, en leur retirant presque toutes leurs réserves, la colonie subit un stress qui favorise d’autant plus cette réaction de faire la barbe.
En effet, les colonies fortes avec 2 ou 3 hausses n’ont quasi plus de miel dans les cadres de corps rempli de couvain et de pollen. Pour ceux qui récoltent tout le miel des hausses et qui hivernent sur un seul corps, il est conseillé de suivre les recommandations de Hubert Guerriat qui préconise un nourrissement qu’il appelle soit « de secours » si c’est avant une longue période sans nourriture, soit « d’hiver » après la dernière récolte (supposée mi-août?). Il recommande que le nourrissement d’hiver soit terminé pour la fin du mois d’août. NB: avec les changements climatiques, il y a lieu de mettre un bémol et je considère qu’il devrait être terminé pour la mi-septembre.
Pour ceux qui ont donc ramassé toutes les réserves de miel (hausses) en ne gardant la colonie que sur un corps, il leur est vivement conseillé de donner du sirop comme complément alimentaire. Mais attention, veiller surtout à leur donner 1 litre de sirop par jour (ou 2 litres tous les 2 jours) afin d’éviter un blocage de ponte. Si 8 kg de sirop sont donnés dans un grand nourrisseur (6 litres) d’une seule traite, avec le stress subi de la récolte, les abeilles vont se précipiter pour stocker le sirop partout, même dans la zone de couvain, empêchant la reine de poursuivre sa ponte. Le risque réside dès lors de ne pas avoir assez de jeunes abeilles d’hiver.
Le fait de soit conserver un 2ème corps (Langstroth) ou une hausse sur un corps Dadant et qui puisse contenir encore des réserves de miel, cela stresse moins la colonie et leur permet d’aborder le trou de miellée avec plus de sérénité. Cet hivernage avec une hausse sera repris dans un prochain article dans la prochaine Belgique Apicole.
Ces remarques doivent être prises avec le recul de chacun dans son environnement floral propre. En effet, je viens d’apprendre qu’un apiculteur de la région d’Arlon vient de remettre une hausse car en ce moment ils ont une miellée chez eux (temps chaud et humide, avec des épilobes et autres plantes sauvages) et, en moyenne cumulative, il est à sa 7ème ou 8ème hausse par ruche cette année-ci. Certaines sont à leur 9ème hausse de l’année (3 récoltes de 3 hausses).
Avec ces fortes chaleurs et ce fort ensoleillement, il est aussi vivement conseillé à ceux qui gardent leurs colonies sur un seul corps de veiller à ce que les toits soient très bien isolés, surtout pour les colonies exposées au soleil de midi.
Il est inutile de rappeler de bien laisser les planchers grillagés bien ouverts pour permettre une bonne circulation d’air.
Avec les colonies hivernant (après récolte) avec une hausse (ou sur 2 corps Langstroth), il me semble que la circulation d’air est plus commode car la grappe se positionne dans une forme ovale/oblongue en hauteur laissant l’air circuler sur les côtés.
Revue N63 du CRA Nivelles
Au sommaire (notamment):
- La vie du Cercle – A noter dans vos agendas
- Près de six jardiniers sur dix se passent de chimie. (NDLR : ça veut dire que 40% d’entre eux en utilisent encore, et ce ne sont pas des agriculteurs)
- Le petit mot du rédacteur
- Quelques mots parus dans « Gens de Nivelles » à propos du frelon asiatique