Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (16/06/2018)

Projet de miellerie collective à Wavre: réunion le vendredi 6 juillet à 19 heures

Dans nos Nouvelles du 2 juin dernier, nous vous informions que la cellule Environnement de la ville de Wavre a pour projet d’installer une miellerie permanente dans le parc du château de l’Ermitage, qui puisse également être utilisée à des fins didactiques; nous demandions les conseils et avis des apiculteurs de la région.

Après un moment de réflexion, il est temps de se réunir afin d’améliorer le projet de miellerie communale. La cellule environnement vous convie à une réunion sympathique et participative le vendredi 6 juillet à 19H à la salle des templiers ( Hôtel de ville de Wavre)

Pour une bonne organisation, les participants sont priés d’informer Marianne Cwiek de leur présence ; marianne.cwiek’acrolle’wavre.be

Un piège à frelon asiatique simple, efficace et sélectif

Le piège à frelons asiatiques inventé et breveté par Denis Jaffré, apiculteur à Locmélar (France – Finistère), a reçu cette année le Grand prix du concours Lépine organisé à l’occasion de la Foire de Paris.

Le piège utilise des drèches de cire et de miel comme appât et fonctionne un peu comme une nasse de pêche: il utilise des cônes suffisamment étroits pour ne pas laisser rentrer les frelons européens et il est pourvu de grilles à reines pour laisser s’échapper les abeilles et autres petits insectes

On rappelle de ne pas utiliser des bouteilles en plastique coupées en 2 avec un mélange de bière, de miel ou autre matière sucrée car ces pièges ne sont pas sélectifs et tuent de nombreux insectes utiles (dont le frelon européen)

PiègeFrelon    Pour en savoir plus:

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/frelons-asiatiques-l-apiculteur-de-locmelar-leur-declare-la-guerre-5627939

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/segre-cette-boite-va-devenir-le-cauchemar-des-frelons-asiatiques-5582359

https://www.label-abeille.org/fr/blog/222-un-piege-a-frelons-simple-et-efficace

Insectes pollinisateurs: propositions de la Commission Européenne pour enrayer leur déclin

Bruxelles, le 1er juin 2018. Constatant qu’un insecte pollinisateur sur dix est en voie d’extinction et que la population d’un tiers des espèces d’abeilles et de papillons diminue, la Commission a proposé la toute première initiative de l’UE visant à enrayer le déclin des pollinisateurs sauvages.

Les nouvelles mesures prévoient:

  • un nouvel indicateur pour améliorer la surveillance et les données,
  • une meilleure coordination de l’action de l’UE entre différents secteurs et domaines politiques pour remédier aux conséquences sociales et économiques de la diminution des insectes pollinisateurs (noter qu’il n’entre pas dans ces objectifs synthétisés de réduire la disparition des butineurs, mais seulement de remédier à ses conséquences néfastes pour l’homme; c’est assez symptomatique de l’approche!). 15 milliards d’euros de la production agricole annuelle de l’UE sont en effet directement attribués aux insectes pollinisateurs.

Le projet veut lutter contre les principales menaces qui pèsent sur les pollinisateurs:

  • changements d’affectation des terres,
  • agriculture intensive & utilisation de pesticides,
  • pollution de l’environnement,
  • espèces exotiques envahissantes, agents pathogènes et changements climatiques

L’initiative s’articule autour de 3 priorités ou axes, et de 10 actions, qui regroupent elles-mêmes des engagements plus précis, parmi lesquels j’en pointe quelques uns qui me semblent plus significatifs

PRIORITÉ Nº I: Améliorer les connaissances sur le déclin des pollinisateurs, ses causes et ses conséquences.  Objectif: les pollinisateurs et leurs habitats font l’objet d’une surveillance et d’une évaluation régulières.

    • ACTION 1 — SOUTENIR LA SURVEILLANCE ET L’ÉVALUATION
      • 1D. La Commission lancera un projet pilote sur la surveillance de la présence de pesticides dans l’environnement par le biais des produits d’abeilles mellifères (par exemple le pollen) afin d’évaluer la faisabilité d’utiliser cette approche innovante pour informer sur l’exposition des pollinisateurs aux pesticides
      • 1E. La Commission appliquera aux pollinisateurs le cadre pour la cartographie et l’évaluation des écosystèmes et de leurs services, qui inclut la comptabilisation du capital naturel sur les pollinisateurs et la pollinisation, pour évaluer de manière intégrée le déclin des pollinisateurs, ses effets sur la société et l’économie, et pour obtenir des réponses stratégiques adéquates
  • ACTION 2 — SOUTENIR LA RECHERCHE ET L’INNOVATION
  • ACTION 3 — FACILITER LA MISE EN COMMUN DES CONNAISSANCES ET L’ACCÈS AUX DONNÉES

PRIORITÉ Nº II: Lutter contre les causes du déclin des pollinisateurs.  Objectif: des mesures de conservation appropriées pour les espèces menacées de pollinisateurs et leurs habitats sont identifiées et mises en oeuvre.

    • ACTION 4 — CONSERVER LES ESPÈCES DE POLLINISATEURS MENACÉES ET LEURS HABITATS
    • ACTION 5 — AMÉLIORER LES HABITATS DES POLLINISATEURS SUR LES TERRES AGRICOLES ET DANS LES ENVIRONS
      • 5C. La Commission favorisera la prise en compte des réflexions sur les pollinisateurs lors de la mise en oeuvre de la politique agricole commune de l’après 2020, et intégrera, dès qu’il aura été mis au point et sera opérationnel, un indicateur de pollinisation dans le cadre de performance et de suivi
    • ACTION 6 — AMÉLIORER LES HABITATS DES POLLINISATEURS DANS LES ZONES URBAINES ET LE PAYSAGE GLOBAL
    • ACTION 7 — RÉDUIRE LES EFFETS DE L’UTILISATION DES PESTICIDES SUR LES POLLINISATEURS
        • 7B. La Commission adoptera un plan de mise en oeuvre du document d’orientation de l’EFSA sur l’évaluation des risques des produits phytopharmaceutiques sur les abeilles (espèces Apis mellifera, Bombus et les abeilles solitaires) afin d’améliorer l’évaluation des risques des pesticides sur les pollinisateurs
          A ce sujet, le rapport note aussi: Dans l’UE, les substances actives utilisées dans les produits phytopharmaceutiques ne peuvent être approuvées qu’après une évaluation des risques visant à confirmer l’absence d’effets indésirables sur les abeilles mellifères. En 2013 (!), l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a élaboré un document d’orientation pour renforcer l’évaluation des risques actuelle en incluant, entre autres, les effets chroniques et les espèces d’abeilles sauvages au nombre des éléments à traiter dans l’évaluation. Cependant, ce document d’orientation n’a pas encore été approuvé par les États membres; d’autres actions seront donc nécessaires pour assurer sa mise en oeuvre.
      • ACTION 8 — RÉDUIRE LES INCIDENCES DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES SUR LES POLLINISATEURS

      PRIORITÉ NºIII: Sensibiliser, engager la société dans son ensemble et promouvoir la collaboration.  Objectif: la sensibilisation à l’importance des pollinisateurs et au besoin urgent d’agir pour enrayer leur déclin est accrue dans la société en général.

      • ACTION 9 — ENCOURAGER LES ENTREPRISES ET LES CITOYENS À AGIR
      • ACTION 10 — PROMOUVOIR LES STRATÉGIES EN FAVEUR DES POLLINISATEURS ET LA COLLABORATION À TOUS LES NIVEAUX

      Personnellement, je salue bien sûr cette initiative; j’espère qu’elle contribuera à freiner le déclin des insectes butineurs et à conscientiser nos populations et surtout les décideurs politiques et économiques à agir plus concrètement. Je déplore cependant sa timidité et son manque d’actions concrètes et rapides:

      • on étudie, on approfondit les connaissances …
      • le rapport reconnait implicitement que la procédure actuelle d’approbation des pesticides ne tient pas suffisamment compte de leurs effets à long terme sur les insectes butineurs; la correction de la procédure, bloquée par certains états membres, ne semble pourtant as une priorité absolue
      • pas de remise en question fondamentale ni même de réévaluation des impacts des politiques agricole et économique  sur la disparition des insectes butineurs; adaptations à la marge des politiques existantes pour tenter de réduire les impacts négatifs
      • approche exclusivement économique: l’impact des butineurs et de leur déclin sera valorisé et comptabilisé, mais uniquement en ce qui concerne leur apport direct au Produit National Brut

      Pour en savoir plus:

      Communiqué de presse de la CE

      Communication Initiative Pollinisateurs (PDF)

Note d’Oncle Max – 16/06/2018

Etonnant et interpellant : malgré les tilleuls et les châtaigniers en fleurs, il ne semble y avoir aucune miellée.  Les abeilles consomment tout ce qu’elles ont rentré. Du moins dans notre coin du Brabant wallon, mais à l’ouest du Brabant wallon, les observations sont identiques (voir la balance de Louvain-la-Neuve: http://www.cari.be/balances/12K5/7d/ , de Rebecq : http://www.cari.be/balances/11J5/7d/ou celle de Sombreffe : http://www.cari.be/balances/6W60/7d/ ).

Le châtaignier aurait dû fleurir début juillet et nous ne sommes qu’à la mi-juin ! Gare à ceux qui récolteront durant le grand trou de miellée qui nous attend. S’ils ne laissent pas un gramme de miel aux abeilles à part un sirop industriel compensatoire, leurs colonies risquent de souffrir, de ne pas produire assez de jeunes abeilles d’hiver et de mal hiverner. Mieux vaut faire une croix sur une partie de la récolte d’été pour préserver nos colonies. Nous avons déjà été bien gâtés avec la récolte de printemps et celle d’acacia.

C’est à partir du solstice d’été que tout va se jouer pour la saison prochaine. Il faudra être particulièrement observateur et attentif sur l’évolution des colonies durant ces 3 prochains mois et toute fausse manoeuvre pourra se payer cash. Je ne pense pas être un oiseau de malheur ou trop inquiet, mais je préfère pécher par excès de prudence que l’inverse en mettant les abeilles en situation de stress.

Je compte bientôt visiter les colonies à la fin de la floraison des tilleuls (au solstice d’été ?) et décider à ce moment-là si je peux ponctionner quelques cadres operculés de hausse par colonie tout en leur laissant assez de réserves pour ce long trou de miellée. Si certaines colonies n’ont pas 5 ou 6 cadres de réserves, j’irai prendre quelques cadres chez leurs voisines pour répartir un minimum de réserves entre les colonies.
Cette situation arrangera les vacanciers…. comme quoi il faut aussi voir le bon côté des choses.

A propos Michel Fraiteur

Apiculteur amateur depuis 1977. Président de la SRAWE
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