Les surfaces d’intérêt écologique (SIE), une mesure au coeur de la nouvelle politique agricole commune plus ‘verte’, sont aujourd’hui menacées! Alors que la Commission européenne est en train d’établir le texte final de la PAC, des exemptions et des failles font surface. Une faille autoriserait l’utilisation de pesticides et de fertilisants sur les SIE! Cette position est soutenue par 23 Etats-membres!
Réagissez aujourd’hui, et envoyez un email à votre ministre!
Vous trouverez ici l’email de nos ministres de l’agriculture et un modèle de lettre en français prêt à l’envoi!
- Réponse de la ministre Laruelle: Réponse Ministre Laruelle SIE
- Réponse du ministre di Antonio: Réponse Ministre di Antonio SIE
Jusqu’en Mars 2014, prenons cette opportunité de dire à nos ministres que les pesticides et la biodiversité…ne font pas bon ménage!
Cette campagne est lancée par Coordination Apicole Européenne Bee Life
Communication d’Etienne Bruneau, du CARI (21/03/2014)
Une décision vient de tomber au niveau européen en ce qui concerne les mesures de gestion des surfaces d’intérêt écologique (SIE). Comme aucune décision n’a pu être trouvée au niveau européen, c’est à chaque état membre qu’il revient de définir le niveau de protection à imposer pour ces surfaces qui devraient représenter 5 % des surfaces agricoles sous culture dans le futur et qui conditionnent globalement 30 % des aides directes pour les agriculteurs.
La Région Wallonne va prendre un arrêté en fin de mois (c’est donc urgent) reprenant les mesures admissibles dans notre région. Il faut savoir que selon les informations disponibles la culture de protéagineux (pois fourragers, féveroles, lupin) seront reprises comme surface d’intérêt écologique à concurrence de 30 % de la surface.
On peut craindre en Wallonie que l’on permette d’utiliser des produits phytosanitaires selon une procédure de lutte intégrée ce qui laisse entendre que l’usage de pesticides (herbicides, fongicides et surtout insecticides) resterait possible suite à certaines alertes. A noter qu’il n’existe pas de système d’avertissement pour ces cultures à ce jour en Wallonie (voir http://agriculture.wallonie.be/apps/spip_wolwin/article.php3?id_article=171)
Voici ce qu’écrit une personne qui suit de près ce dossier :
« – Sur les couvertures intercalaires « SIE », il n’y aurait pas de destruction chimique possible disait la représentante du cabinet; Selon l’acte délégué récemment diffusé la RW pourrait revenir là dessus puisque, finalement il laisse aux états membres la latitude de définir les règles ;
– Pour les protéagineux « SIE » la RW ferait confiance à l’IPM (« Integrated Pest Management = « lutte intégrée ») pour ne pas induire d’impact négatif sur les butineurs par l’usage de phytos (respect du système d’avertissements dont on connait les limites par ailleurs). »
Ainsi, des espaces consacrés à la nature et à la préservation d’intérêts écologiques : maintien de la biodiversité, mesures anti-érosion, couvertures de sol pour éviter la percolation des nitrates… pourraient ainsi devenir de simples terres de culture utilisant une lutte intégrée.
Cette option pour nos pollinisateurs nous semble trop faible et il faudrait au moins y interdire l’utilisation d’insecticides à tout le moins en période de floraison et de butinage. On sait aujourd’hui que les fongicides peuvent également être préjudiciables ne fut-ce que comme des synergistes d’autres produits et que certains herbicides ont des propriétés le plus souvent non étudiées sur le développement des larves. L’idéal serait dès lors d’arriver à une situation « pesticides 0 » ou du moins de s’en écarter un minimum.
Si vous pouviez intervenir auprès de notre ministre de l’agriculture, ce serait très utile pour nos abeilles.