Ce dimanche 6 mai à Braine l’Alleud: Journée de l’Environnement
activités attractives, participatives et ludiques pour toute la famille !
Jeudi 31 mai à 17h30 à Namur: Conférence « L’abeille noire, donner du sens à sa passion »
par Hubert Guerriat, apiculteur et président de l’ASBL Mellifica (www.mellifica.be )
Invitation conférence abeilles noires
Note d’Oncle Max (05/05/2018)
Les aubépines en pleine floraison, c’est le signe de la fin de la miellée de printemps.
Comme on nous annonce du très beau temps pour nos abeilles pendant ces quelques prochains jours, ce devrait être une fin de miellée printanière en beauté, espérons-le. Ceci dit, je prévois donc de faire la première récolte avant une baisse des températures annoncée pour jeudi.
Un contrôle visuel à travers le couvre-cadre en verre ce dimanche devrait préciser le jour de récolte. Pour ceux qui ne sont pas libres lundi ou mardi, il leur est conseillé de vérifier samedi pour éventuellement récolter dimanche. Un environnement n’est pas l’autre et il peut y avoir un décalage de 8 à 10 jours, voire quinze entre 2 ruchers. Par exemple, mon rucher de Doiceau est en retard d’une petite semaine par rapport à Gottechain.
Nous en profiterons aussi pour faire une division de quelques ruches du Rucher tampon de la section avant ce jeudi.
Comme d’habitude, pour la récolte, seront ponctionnés uniquement les cadres minimum aux 2/3 operculés (voire la 1/2 operculée si le miel est suffisamment sec). Les cadres de miel non operculés seront placés en rive de part et d’autre de la hausse avec des cadres de cire gaufrée au centre.
NB: la plupart des ruches ont 2 hausses, mais n’en conserveront qu’une après la récolte.
S’il y a une forte disparité d’operculation entre ruches du même rucher, j’équilibrerai les réserves entre les ruches. Pour des raisons sanitaires, il ne faut pas faire cela avec des ruches de ruchers différents.
Ne connaissant pas encore le taux d’humidité du miel, je prévois également de mettre ces hausses dans une pièce avec un déshumidificateur pendant quelques jours avant l’extraction.
L’Europe interdit 3 néonicotinoïdes dangereux pour les abeilles
Vous aurez certainement entendu parler du vote européen, le 27 avril dernier, pour l’interdiction de 3 insecticides néonicotinoïdes: clothianidine et imidaclopride de Bayer, thiaméthoxame de Syngenta. L’interdiction est complète à l’exception d’une utilisation sous serre permanente.
Il ne vous aura sans doute pas échappé non plus que la Belgique s’est abstenue et que le ministre fédéral Daniel Ducarme a immédiatement affirmé qu’il appliquerait toutes les possibilités d’exception en faveur des producteurs belges de betteraves et de chicorées.
Malgré que le MR se dise favorable à une interdiction de ces insecticides dangereux pour les abeilles et souhaiter une activité agricole durable et respectueuse du cadre de vie, dans l’immédiat, il fera tout ce qu’il peut pour en exempter la Belgique et obtenir une sortie progressive des néonicotinoïdes: «notre pays serait le seul en Europe à être atteint à l’échelle de l’ensemble de son territoire par la jaunisse de la betterave véhiculée par les pucerons. Ni les Pays-Bas, ni la Rhénanie, ni l’Angleterre, ni la France ne sont atteints dans une telle proportion ».
Le ministre n’a indiqué aucune condition d’accompagnement pour éviter le transfert des substances actives vers des plantes butinées par les abeilles, notamment une éventuelle interdiction de cultiver des plantes attractives après la culture traitée.
Que peut-on en penser ? La décision européenne est sans doute d’un progrès et d’une nouvelle étape dans la reconnaissance de ce que les pratiques agro-chimiques actuelles nuisent gravement à l’environnement. Cependant, cette interdiction (pour autant qu’elle soit respectée) n’est que très partielle puisqu’elle ne concerne que 3 néonics et qu’il en existe 4 autres: l’acétamipride, le thiaclopride, le sulfoxaflor et le flupyradifurone. D’autres insecticides peuvent également être utilisés en pulvérisation. Aucun progrès significatif ne devrait donc être espéré sans une refonte fondamentale de notre modèle agricole et de la politique économique qui l’encadre.
La législation européenne sur les pesticides permet à un Etat membre de déroger pendant 120 jours à une interdiction de produit phytosanitaire au cas où il n’existerait pas d’autre moyen de combattre un parasite. Cette limitation théorique a cependant peu de sens quand elle concerne un produit systémique à longue rémanence.
Rappelons que ce ne sont pas seulement les abeilles mellifères qui sont concernées mais que plus de 75% de la masse des insectes a disparu en 20 ans ! (relire notre article https://www.srawe.be/?p=3970 )
Pour en savoir plus:
lemonde.fr; un article de Stéphane Horel
journal de l’environnement.net; article de Romain Loury
lesoir.be: la Belgique s’octroiera plusieurs années de dérogation
lemonde.fr: un article de réflexion de Stéphane Foucart – Néonicotinoïdes : L’interdiction intervient alors que les dégâts sont immenses et en partie irréversibles Dans cet article, Stéphane Foucart rappelle qu’il a fallu 20 ans pour interdire des produits jugés dangereux dès le départ et que, pour obtenir ce résultat, le secteur agro-chimique a appliqué les mêmes méthodes de retardement que les cigarettiers pour retarder les restrictions sur le tabac: besoin d’études complémentaires, arguments fallacieux pour nier le risque, appel à de soi-disant théories scientifiques contradictoires.
http://www.mr.be/leurope-interdit-les-pesticides-tueurs-dabeilles/
http://www.mr.be/ducarme-veut-une-sortie-des-neonicotinoides-avec-phasing-out/