Glyphosate: les députés européens s’opposent à sa prolongation
Ce jeudi 19 octobre, les députés européens membres de la commission de l’environnement et de la santé publique se sont opposés à la proposition de la Commission européenne visant à renouveler l’autorisation du glyphosate pour une durée de dix ans. Les députés affirment que l’UE devrait planifier une suppression progressive de cette substance et commencer par l’interdire pour tout usage domestique, puis dans l’agriculture.
Ils ont montré leurs inquiétudes par rapport à l’objectivité des évaluations scientifiques qui ont servi de base aux conclusions de l’ECHA et de l’EFSA; ils recommandent que le processus d’autorisation de l’UE se fonde uniquement sur des études publiées, révisées par des pairs et indépendantes, et commandées par les autorités publiques compétentes (et non des études confidentielles effectuées par les producteurs !)
Renouvellement de la licence UE du glyphosate: faites aussi entendre votre voix !
C’est ce mercredi 25 octobre que devrait avoir lieu le vote de l’Union Européenne pour ou contre le renouvellement de la licence du glyphosate.
Nature et Progrès lance une campagne urgente pour interpeller le ministre fédéral Ducarme et lui demander de voter CONTRE le renouvellement de l’autorisation du glyphosate: http://www.natpro.be/glyphosate/
Ces dernières années, nombreuses ont été les controverses au sujet de la dangerosité du glyphosate.
Alors que le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC, créé en 1965 par l’Organisation mondiale de la santé) l’a classé « cancérogène probable » en 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA – European Food Safety Authority) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA – European Chemicals Agency) ont conclu le contraire (voir nos Nouvelles .. du 20/05/2017)
Comment expliquer cette spectaculaire divergence ? La plupart des observateurs invoquent une raison majeure : pour rendre leurs conclusions, les agences se sont largement fondées sur des données confidentielles fournies par… Monsanto, alors que le CIRC, lui, n’a pas eu accès à ces données. En d’autres termes, la décision favorable au glyphosate est essentiellement basée sur les conclusions de l’entreprise qui le fabrique.
En avril de cette année, le Tribunal International Monsanto a notamment conclut que Monsanto s’est engagé dans des pratiques qui ont un impact négatif sur le droit à un environnement sain; il considère aussi que le droit international doit être amélioré pour mieux protéger l’environnement, et donc inclure le crime d’écocide. » (lire en particulier le résumé de l’avis juridique consultatif)
Selon ce jugement, non seulement les activités de Monsanto portent atteinte à l’environnement, mais elles ont aussi un impact négatif sur le droit à l’alimentation: elles affectent la disponibilité de l’alimentation pour les individus et pour les communautés et empêchent des individus et des communautés à se nourrir par eux-mêmes directement ou à choisir des semences non génétiquement modifiées. De plus, les semences de variétés génétiquement modifiées sont parfois inabordables pour les paysans et représentent une menace pour la biodiversité. Les activités de Monsanto causent aussi des dommages aux sols, à l’eau et de manière générale à l’environnement.
La France, l’Autriche et l’Italie ont fait savoir qu’elles voteraient CONTRE le renouvellement; mais en mai 2016, le ministre Borsus avait fait savoir que la Belgique voterait POUR (http://www.lavenir.net/cnt/dmf20160519_00828641/glyphosate-la-belgique-aurait-vote-pour-le-renouvellement-de-la-licence)
Pour en savoir plus:
http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/12/l-ue-se-prononcera-sur-le-renouvellement-de-la-licence-du-glyphosate-le-25-octobre_5199898_3244.html
Note d’Oncle Max – 21/10/2017
Les abeilles ont bien profité de ces deux dernières semaines de temps estival, mais nombre d’apiculteurs craignent, à juste titre, de voir leurs colonies se jeter sur les couvre-sols agricoles et ramener toutes sortes d’insecticides et de fongicides rémanents du sol. Ce ne sera qu’à l’autopsie du printemps que nous pourrons voir les éventuels dégâts. S’il y a aujourd’hui de fortes rentrées de pollen, il faudra veiller, au printemps, à ce que la reine ait assez de place pour développer son couvain. Au besoin, lors du remplacement de cadres, il faudra privilégier le retrait de cadres de miel quitte à donner un peu de candi si nécessaire et mettre en rive les cadres de pollen. A moins que le pollen soit pollué…. mais c’est en observant la vitalité de nos colonies au printemps qu’on s’en rendra compte.
Je reviens sur mes observations décrites ces dernières semaines à propos du frelon européen qui vient depuis 2016 visiter nos ruchers et se nourrir de nos courageuses butineuses. En effet, depuis la sortie toute récente d’un rapport de scientifiques allemands sur la perte de 75% de la population d’insectes , depuis 27 ans, dans des zones protégées, ce dernier corrobore mon intuition que le frelon n’a plus assez de proies pour se nourrir et vient donc visiter nos ruchers.
La diversité s’est également amenuisée; exemple : en 1989, 143 espèces de syrphes (famille de mouches) étaient observées contre 104 en 2013. Selon leurs conclusions publiées mercredi dans la revue Plos One, ce fort déclin a été observé quels que soient les changements climatiques, l’utilisation des sols ou les caractéristiques de l’habitat (biodiversité). Ce sont principalement les pesticides agricoles qui sont incriminés et responsables de cette hécatombe. Hirondelles, mésanges, chauve-souris, batraciens et autre faune sauvage sont d’ailleurs de moins en moins visibles dans nos contrées. Ce déclin substantiellement important est non seulement très préoccupant pour tous nos écosystèmes, mais surtout catastrophique pour notre environnement.
http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0185809
Un nid de frelons asiatiques découvert et neutralisé à Ham-sur-Heure-Nalinnes
Campagne ponctuelle de piégeage du frelon asiatique
Message du CRA-W aux apiculteurs de Wallonie
Le frelon asiatique a attaqué plusieurs ruchers ces dernières semaines en Wallonie. Dans le but de détecter sa présence, souvent discrète, dans d’autres ruchers nous invitons tous les apiculteurs à placer durant une semaine des pièges à guêpes avec un mélange moitié grenadine et moitié eau (50/50) et à signaler toutes les captures à l.hautier@cra.wallonie.be.
Cette campagne de piégeage est ponctuelle et exceptionnelle. Elle n’est pas un moyen de lutte durable contre le frelon asiatique étant donné la capture d’insectes non-ciblés utiles ou protégés. Ne laissez donc pas ces pièges au-delà de la semaine nécessaire à la vérification. Elle permettra au CRA-W de connaitre la situation avant l’hiver afin de prendre les mesures adéquates au printemps prochain.
En cas de doute, n’hésitez pas à nous envoyer une photo des frelons piégés à l.hautier@cra.wallonie.be ou à conserver les spécimens et à nous contacter : 0473/849.725.
Louis HAUTIER Unité Protection des Plantes et Ecotoxicologie Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W)
Information fournie grâce au projet Bee Wallonie – http://www.beewallonie.be/