BeeWallonie: rapport du comité d’accompagnement
Le rapport de la réunion de la réunion du 29 juin du comité d’accompagnement de BeeWallonie est disponible à l’adresse http://www.beewallonie.be/reunions-du-ca-bee-wallonie/. On y apprend plusieurs choses intéressantes, mais certaines décisions officielles posent vraiment question.
Recensement 2017 des ruches
Le recensement officiel des ruches fait état de 63.311 ruches en Belgique, dont 33.242 en Wallonie et à Bruxelles (40.000 étant sans doute une meilleure estimation de la réalité)
Comme la superficie de la Belgique est de 30 528 KM2, cela fait donc une moyenne oscillant entre 2,07 et 2,5 ruches par KM2. Ces chiffres sont cependant à considérer comme des maximas annuels; en effet, il s’agit des ruches prêtes pour l’hivernage, comptabilisées durant la période allant du 1er septembre 2016 au 31 octobre 2016, avant les mortalités constatées surtout durant la période hivernale.
Le comité relève un paradoxe dans le système actuel d’aide au repeuplement: plus on perd de ruches moins on est aidé!
Communication du SPW Wallonie, DG Nature au sujet des PCDN
La DG Nature a récemment envoyé un courrier aux communes en PCDN pour les informer qu’elle ne financerait plus les projets liés aux abeilles domestiques et choisit de privilégier les initiatives liées aux pollinisateurs sauvages.
Les raisons ? Un effet de compétition avec les espèces sauvages indigènes, un risque de transmission des maladies contagieuses et « une modification des flux de pollen qui peut entrainer une perturbation de la reproduction des plantes et une modification de la composition des communautés végétales »
On croirait entendre les explications de Sganarelle, le médecin du malade imaginaire de Molière !
En tout cas, ceux qui doivent se féliciter de cette décision, ce sont les agros-chimistes de tous bords: l’abeille n’est plus une source de biodiversité mais un perturbateur de l’environnement, on ne s’intéresse plus aux disparitions d’espèces que l’on peut facilement évaluer mais d’autres espèces très difficilement observables. Ca va !! (à fredonner sur l’air du Diable de Jacques Brel)
Rappelons quand même une vérité qui semble ignorée: plantes et pollinisateurs forment ce qu’on appelle un réseau mutualiste, à la différence des relations entre prédateurs et proies, qui forment un réseau antagoniste. Une abondance de plantes cause une abondance de pollinisateurs, qui à son tour accroît l’abondance de plantes. La compétition n’est pas le seul type de relations entre les pollinisateurs, l’entraide existe aussi via la multiplication des plantes fécondées dans des conditions variables et fluctuantes. Et c’est précisément cet type de réseau qui explique le caractère soudain de l’effondrement des pollinisateurs.
Lire ou relire notre article: L’effondrement soudain des communautés de pollinisateurs.
Le glyphosate classé comme cause de cancer par l’état de Californie
Espérons que nos autorités européennes suivent la même voie et bannissent aussi ce produit devenu omniprésent dans notre environnement
Revue n°54 du CRA Nivelles
Au sommaire:
- La vie du cercle et de ses voisins
- Inquiétudes: communiqué de presse BeeLife; depuis le 2 août, l’humanité vit à crédit; petite piqûre de rappel pour l’enregistrement auprès de l’AFSCA
- Le petit mot du rédacteur
- L’UE s’accorde sur une définition des perturbateurs endocriniens
- Le glyphosate, un stimulant pour le système de défense des crapauds