Les espaces publics
2014 verra une modification importante de notre environnement: l’interdiction d’utiliser des pesticides (produits phytopharmaceutiques: les PPP) à partir du 1er juin sur TOUS les espaces publics, et en particulier les espaces communaux. Sont aussi concernés des espaces privés accessibles au public et aux groupes dits ‘vulnérables’: crèches et écoles, hopitaux, maisons de santé et de repos, installations pour la consommation de boissons ou de nourriture.
Des exceptions sont néanmoins prévues jusqu’en 2019 mais à des conditions strictes:
- la commune doit adopter un plan de réduction des PPP
- chaque applicateur doit avoit au moins une ‘phytolicence P1’ et un responsable au moins doit avoir une ‘phytolicence P2’
Apiculteurs, nous savons tous que les pesticides sont une des causes majeures du dépérérissement de nos abeilles. Nous apprenons aussi de plus en plus souvent que les pesticides sont à l’origine d’un accroissement important du nombre de cancers, même chez les enfants et les jeunes adultes. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette nouvelle législation européenne et wallonne.
Cependant, l’expérience déjà acquise par les PCDN et les tentatives de gestion différenciée des espaces publics (zones de fauche tardive, haies vives, prairies fleuries pas toujours en fleurs, …) nous montre que ce changement peut être rejeté par la population, malgré les bienfaits importants qu’il lui apporte, ainsi qu’à l’environnement.
En effet, en ayant pris l’habitude d’un environnement ou tout est net, épuré, aseptisé, beaucoup de personnes trouvent un environnement plus naturel sale, sauvage, négligé, abandonné.
Le changement exige aussi des modifications dans les habitudes de travail du personnel communal: les techniques alternatives peuvent en effet prendre plus de temps ou être plus difficiles que les techniques chimiques. Leur travail peut être critiqué par les citoyens qui y voient surtout de la négligence.
Les élus se trouvent alors coincés entre le respect de la législation et du budget d’une part, et la grogne des citoyens et du personnel communal d’autre part. Le risque est grand que le projet soit reporté et dilué autant que possible, et qu’il perde au final une bonne part de son contenu.
C’est pourquoi, il semble important que nous apportions notre soutien actif à ce changement, nous: tous les citoyens qui sommes en faveur du zéro-pesticide mais formons trop souvent une majorité silencieuse et donc ignorée.
Le Pôle de Gestion Différenciée a publié une excellente brochure sur l’accompagnement du changement et la communication indispensable au succès de ce projet. Elle s’adresse prioritairement aux gestionnaires communaux. Mais elle aussi un outil fantastique pour toute personne qui veut participer activement au projet de réduction des pesticides; elle comprend du reste plusieurs paragraphes: ‘Comment convaincre les élus’ d’adopter telle ou telle mesure.
J’invite donc tous les apiculteurs et toutes les personnes engagées dans la défense de notre environnement immédiat à télécharger (gratuitement) cette brochure, à la lire et à la relire, et à prendre des actions de communication dans leur commune pour que ce projet soit un grand succès en 2014
Le décret wallon du 10 juillet 2013: http://environnement.wallonie.be/legis/general/dev015.htm
Guide de la communication sur la gestion différenciée: http://www.gestiondifferenciee.be/files/outils_de_comm/Guide-PoleGD-communication_sur_la_GD.pdf
Programme wallon de réduction des pesticides; focus sur la gestion des espaces publics: http://www.gestiondifferenciee.be/files/evenements/Ecoconso13juin2013/PWRP_spw.pdf