Note d’Oncle Max – 19/04/2025
Durant ce printemps, les floraisons des pommiers sont particulièrement généreuses, me semble-t-il, tout comme celles des cerisiers et du colza. Chez moi, les colonies paraissent préférer les pommiers du jardin et les pissenlits de la prairie voisine; du moins je l’espère car elles doivent parcourir un kilomètre pour rejoindre le premier champ de colza.
Il y aurait déjà eu l’un ou l’autre essaimage m’a-t-on rapporté : d’où un signal de vigilance vous est d’ores et déjà transmis. Ce samedi il fera plus chaud après 2 jours frais et humide ; de même mercredi prochain après une petite période pluvieuse : ce sont des moments privilégiés pour que les colonies effectuent un essaimage, si la colonie est prédisposée. Donc, le matériel pour la récolte d’essaims doit être prêt : ruchettes et cadres de cire gaufrée.
Ce samedi sera un jour favorable pour visiter les colonies qui doivent être contrôlées ou pour quelques manipulations à faire (passage de ruchette en ruche, notamment). Pour le rucher tampon, vraisemblablement nous attendrons les week-end prochain.
Certains se demandent s’ils doivent mettre une seconde ou une troisième hausse : tout dépend de la qualité de l’environnement floral proche des ruches et surtout des températures diurnes et nocturnes. A partir de lundi, les températures diurnes oscilleront entre 14°C et 17°C, ce qui n’est pas assez pour favoriser les miellées. Et les températures nocturnes varieront entre 8°C et 10°C, ce qui ralentit la déshumidification du nectar frais rentré. Certains auront probablement observé que l’operculation des cellules remplies de miel est fort freinée.
Mais si une hausse est déjà pleine (avec les cellules non encore operculées), il est peut-être prudent d’ajouter une hausse, mais avec des cadres bâtis qui d’une part réduiront le volume à chauffer et qui d’autre part permettront aux abeilles de stocker directement ce que les butineuses rentrent sans attendre que les abeilles cirières bâtissent (rapidement) les cadres de cire gaufrée car il ne fait pas assez chaud. Si vous n’avez pas assez de cadres bâtis, vous pouvez en mettre 5 ou 6 et compléter le solde avec des cadres de cg placés au centre de la hausse (souvent plus chaud).
Suivant les informations reprises d’un de nos quotidiens, il n’y a pas eu de pluies pendant 33 jours. Et ce n’est peut-être pas fini malgré les quelques gouttes tombées jeudi et qui tomberont ce dimanche. 7,8mm de précipitations sur cette période au lieu d’une moyenne de 50 mm (Uccle). Ce qui inquiète Mr Fettweiss de l’ULiège, c’est la dynamique atmosphérique qui reste bloquée et qui pourrait se trouver à l’arrêt qui est lié à la fonte des pôles : ceux-ci « se réchauffent plus vite, avec moins de courants d’air avec l’équateur, ce qui stoppe la dynamique » des dépressions et anticyclones. Bref, les prévisions météorologiques ne sont pas réjouissantes en ce moment… sauf pour les promeneurs, cyclistes, vttistes et les adeptes du barbecue.
Frelons Asiatiques News
Comme prévu avec l’élévation des températures, les fondatrices de frelon asiatique ont repris leur pleine activité. Nous sommes nombreux à les observer, souvent dans nos pièges, mais aussi dans des circonstances diverses. Personnellement, j’en ai vu passer près de fleurs dans mon jardin, Thierry a observé des fondatrices butiner des fleurs de cassis et a vu une fondatrice venir se servir (de larves?) dans une ruche.
Avez-vous remarqué que très souvent, on entend les frelons asiatiques (fondatrices comme ouvrières) avant de les voir. Le bruit sourd de leur vol est caractéristique et on arrive très rapidement à le distinguer des vols de bourdons et encore plus des abeilles. C’est ainsi que j’ai découvert une fondatrice qui s’était introduite dans ma serre de jardin et qui n’arrivait plus à ressortir. Il n’est pas rare de trouver des frelons asiatiques (ou européens, d’ailleurs) qui se sont introduits dans les maisons par un velux ou une fenêtre entrouverts. Ils cherchent à trouver un endroit abrité pour placer la construction de leur nid primaire. Vous devinez aisément le sort de ces frelons asiatiques imprudents qui viennent nous narguer jusque dans nos chaumières.
Là où un piégeage systématique est organisé, les nombreuses captures de fondatrices se succèdent actuellement à un rythme soutenu. Notre collègue Charles en est déjà à plus de 100 fondatrices capturées (dont environ 80 chez lui à Piétrebais et 20 chez son fils à Gottechain). Carole et Max ont aussi capturés plus de 80 de fondatrices à Gottechain (chez eux ou à proximité). Il se pourrait que certains endroits, voire les attractifs ou les pièges utilisés, attirent plus efficacement les fondatrices que d’autres. Il nous reste beaucoup de choses à comprendre pour optimiser la lutte contre ce fléau. On imagine facilement le carnage qui ne manquerait pas de se manifester devant les ruchers concernés en absence d’une action énergique de piégeage au printemps. Les perspectives en ce début d’année 2025 ne sont guère réjouissantes : selon les chiffres de l’observatoire flamand waarnemingen.be cités dans un article de La Libre, près de 8000 frelons asiatiques ont déjà été repérés cette année en Belgique (https://www.lalibre.be/belgique/societe/2025/04/17/cela-pourrait-avoir-des-lourdes-consequences-pres-de-8000-frelons-asiatiques-deja-reperes-en-belgique-cette-annee-RZ7RVJBA6VC2TEOVFGDPGQMZVM/).
La lutte contre le frelon asiatique est chronophage et alourdit notre agenda déjà bien chargé avec le travail dans les ruches. Mais c’est le prix à payer pour assurer la survie de notre passion à long terme.
Bonne chasse !
Test de trappes à pollen RG – Contribuez aux recherches scientifiques !
Madame, Monsieur,
Vous êtes apicultrice/apiculteur et vous souhaitez contribuer aux recherches scientifiques sur les produits de la ruche ? Ce mail pourrait vous intéresser !
Le projet BeePNut vise à étudier les aspects nutritionnels potentiels des pollens entomophiles belges. L’objectif du projet est donc de vérifier le potentiel du pollen en tant qu’ingrédient fonctionnel dans l’alimentation humaine et notamment ses qualités protéiques. Ce projet est porté par Meurice R&D (centre de recherche associé à la Haute Ecole Lucia de Brouckère), en collaboration avec l’unité de recherche Brasserie et Alimentaire de Labiris et le laboratoire du CARI.
Dans le cadre de ce projet, nous recherchons un/une apiculteur/apicultrice volontaire (zone péri-urbaine, LLN et alentours) souhaitant tester une trappe à pollen RG au sein de son rucher. L’avantage des trappes à pollen RG est de permettre une récolte de pollen de meilleur qualité (d’un point de vue humidité) et de manière moins contraignante pour l’apiculteur étant donné les récoltes de pollen davantage espacées dans le temps.
Quels sont les besoins du projet en termes de récolte de pollen ?
La trappe est posée d’avril à août inclus.
Une récolte par mois d’un poids de 200 g/mois, si la météo le permet.
✅ La trappe peut être mise plusieurs jours d’affilée si nécessaire.
Si possible, le pollen est toujours récolté aux alentours de la même date. Par exemple : si vous récoltez vers le 15 avril, il faudrait également récolter vers le 15 mai, le 15 juin etc…afin de changer de floraison.
En fonction de la pression du frelon asiatique et dès qu’il y a lieu de mettre des muselières, les récoltes s’arrêtent. La priorité va à la protection des abeilles.
Si vous souhaitez participer à ce projet, un protocole d’installation de la trappe vous sera transmis. De plus, les résultats du pollen récolté par vos soins vous seront transmis sous forme de rapport.
Pour plus d’informations, vous pouvez manifester votre intérêt en nous renvoyant un message aux adresses suivantes : sernould@spfb.brussels ; qualite@cari.be ; alberico@cari.be.
Merci pour l’attention que vous accorderez à ce message.
Bien cordialement,
Joyeuses Pâques 2025 !