Note d’Oncle Max – 15/06/2024
Que faut-il espérer avant le solstice d’été ? Les températures sont trop basses pour favoriser une bonne miellée. De plus les périodes pluvieuses s’enchaînent jusqu’au 21 juin, date à partir de laquelle la période de régression de la nature et des colonies débute.
Ressources mellifères : le tilleul cordata (à petites feuilles) fleurit à certains endroits, mais pas encore à d’autres. Tout dépend du sol, de l’exposition de l’arbre au soleil et aux vents du Nord/Est. En Campine (sols sablonneux et climat plus chaud), leurs floraisons sont quasi terminées. Pour ma part, j’espère que les floraisons des tilleuls de mon entourage ne s’épanouiront qu’après cette semaine de jours pluvieux qui nous sont annoncés, car si les floraisons apparaissent durant une semaine pluvieuse comme cela s’est produit avec les acacias, nous n’aurons vraisemblablement pas de vraie miellée sur tilleuls.
Les ligustrum commencent à fleurir là où ils n’ont pas encore été taillés. Certains buissons utilisés comme haies sont souvent taillés avant leur floraison (aubépine, lauriers-cerises, ligustrum, érables champêtres, etc..), ce qui perd de leur intérêt pour les insectes pollinisateurs. D’autre part, comment programmer la taille des haies mixtes (telles que suggérée par les pouvoirs publics) lorsque certaines plantes fleurissent en mars-avril, d’autres en avril-mai et encore d’autres en juin-juillet) ? Une seule taille en août-septembre ?
Au solstice d’été (21 juin) quelle stratégie faut-il suivre pour la préparation à l’hivernage ? Ce qu’il faut garder à l’esprit ce n’est pas tant la quantité de miel qu’on pourra récolter que le bien-être des abeilles à préserver pour un hivernage optimal.
Concrètement que cela implique-t-il ? Avec ces changements climatiques, j’ai décidé depuis 2 ans de laisser 9 ou 10 cadres de miel (une hausse) en permanence jusqu’après la dernière récolte afin que les abeilles aient assez de réserves jusque début septembre (au moment du nourrissage complémentaire pour l’hivernage). Auparavant, je laissais une hausse avec 3 ou 4 cadres de nourriture complétés par des cadres bâtis (ou une ou deux cg après la récolte de printemps si la météo le permettait); ensuite, à partir de 2019, j’ai laissé 5 ou 6 cadres de nourriture et en 2021, 7 ou 8 cadres pour arriver à 9 ou 10 cadres aujourd’hui.
Il ne faudra garder que des colonies fortes à hiverner. Peut-être faudra-t-il rassembler une colonie faible avec une plus forte (au mois de juillet pour le traitement varroa).
Pour cette raison, il est indispensable, dans la conjoncture climatique actuelle, de bien nourrir au sirop les essaims récoltés pour que ces essaims soient assez forts (populeux) pour la fin juillet. Déjà début juillet, une première évaluation devra être faite et une décision prise pour le 15 juillet. Traiter et nourrir une colonie trop faible à hiverner n’a pas beaucoup de sens. Nous espérons que les divisions tardives au RT ne vont pas nous décevoir et nous forcer à rassembler des colonies qui ne se sont pas assez développées après les divisions. C’est une année difficile, aussi bien pour les miellées que pour les essaims naturels ou pour les essaims artificiels. A ma connaissance, il n’y a pas eu de grandes récoltes de miel ni beaucoup d’essaimages naturels.
Pierre me fait la réflexion suivante : « Je me pose la question suivante: si le mauvais temps continue, les colonies ne seront-elles pas sous-alimentées en pollen? Auquel cas un ajout de Nutripro+10 (candi protéiné) en été pourrait s’avérer utile…. ». Si l’environnement pollinifère du rucher est faible actuellement et en été, de plus avec une météo médiocre, sa remarque est judicieuse et pertinente. Si des invasions de FA viennent également stresser les colonies, les butineuses seront moins enclines à sortir chercher pollen et nectar. C’est ce qui avait fragilisé nombre de colonies l’an dernier. Nous avons peu d’expérience et nous devons examiner tous les moyens pour aider nos colonies soumises à des contraintes climatiques ou à des pressions des FA.
BeSafeBeeHoney: un nouveau projet international & interdisciplinaire de recherche sur l’abeille et le miel
Une information transmise par notre collègue apiculteur Philippe Van Cleemput
De septembre 2023 à septembre 2027, le projet de recherche ‘Beekeeping products valorization and biomonitoring for the Safety of Bees and Honey‘ (BeSafeBeeHoney) va collecter des informations et des données cruciales pour mieux connaitre les abeilles et leurs produits, les facteurs de stress qui les impactent, les conséquences pour la pollinisation.
Il s’agit d’un projet international et interdisciplinaire lancé par COST, ‘European Cooperation in Sciences and Technology’, une fondation qui a pour objet la création de réseaux de recherche offrant un espace ouvert pour une collaboration entre des scientifiques à travers l’Europe et au-delà, et, de cette façon, de donner une impulsion à la recherche et à l’innovation.
Il se focalise sur les sujets suivants:
- Propriétés nutritionnelles et médicinales du miel et des autres produits de la ruche
- Facteurs de stress abiotiques et contaminants environnementaux d’origine humaine, en utilisant les produits de la ruche comme indicateurs
- Maladies principales et facteurs de stress biotiques menaçant les colonies d’abeilles
- Abeilles mellifères comme pollinisateurs en agriculture et conséquences des pertes de colonies sur les écosystèmes agraires
- Analyse des politiques et de marché en relation avec les activités apicoles
BeSafeBeeHoney a tenu sa première conférence internationale les 28 et 29 mai derniers à Larissa, en Grèce.
Les résultats ne sont pas encore disponibles. Affaire à suivre, donc …