Nouvelles de nos abeilles et de leur environnement (08/06/2024)

Note d’Oncle Max – 8/06/2024

Depuis quelques jours, nous avons plus de soleil et moins de pluies mais toujours une température un peu trop fraîche ne dépassant pas les 20°C. Cela semble rester stable pour la quinzaine à venir, bien que des périodes de pluies sont à nouveau prévues.

https://www.rtbf.be/article/le-mauvais-temps-ruine-les-espoirs-de-nombreux-apiculteurs-la-production-de-miel-en-berne-11383456

Qu’adviendra-t-il de la miellée sur tilleuls et châtaigniers ? Si les arbres printaniers avaient pris 3 semaines d’avance sur le calendrier habituel, il semble que ces deux derniers retrouvent leur période usuelle de floraison, c’est-à-dire la seconde quinzaine de juin pour le tilleul et fin juin (ou début juillet) pour le châtaignier.

Que faut-il observer et vérifier ? Suite à une visite des colonies du RT de Doiceau mardi dernier avec Carole, nous avons observé que toutes les colonies en ruche DB10c avaient relativement beaucoup de couvain (7 à 8 cadres). Elles avaient encore assez de réserves en général, en particulier une dont nous aurions pu extraire toute la seconde hausse. En effet, nous avions dû placer une seconde hausse sur plusieurs ruches car le temps ne permettait pas de réaliser des divisions.

Mardi nous avons opéré la division de 3 ruches qui avaient 2 hausses et transféré 2 colonies en ruche DB7c en ruche DB10c. Ces hausses nous ont permis d’équilibrer les réserves sur toutes les colonies et remplir les hausses des ruchettes des divisions avec des cadres de nourritures.

Pour la quinzaine à venir les températures (moins de 20°C) et quelques périodes de pluies ne seront pas optimales pour la miellée sur tilleuls car les abeilles devront garder suffisamment d’abeilles pour maintenir la température du couvain (35°C). Donc, moins de butineuses seront mises au travail. NB: Carole m’informe que toutes ses colonies ont du couvain mais peu de réserves malgré ce qu’elle leur avait laissé lors de sa récolte mi-mai. J’en déduis qu’elles sont en (léger) déficit durant ce trou de miellée. Il devrait en être de même pour mon rucher que je devrai visiter très prochainement.

Par contre, avec ces températures et les déficits en réserves de nourriture, je ne crains pas fort les essaimages. Au cas où certaines colonies auraient suffisamment de réserves il faudra peut-être donner quelques cadres (de hausse) avec des cires gaufrées pour occuper les ouvrières si la météo se dégrade. Si vous avez plusieurs colonies, vous pouvez prendre 2 ou 3 cadres (de hausse) vides (ou presque vides – souvent en rive) d’une colonie moins forte et les remplacer avec ceux d’une colonie forte jusqu’à la floraison des tilleuls. Je dis bien « des tilleuls » car les variétés de tilleuls ne fleurissent pas en même temps : d’abord les cordata, puis les tomentosa, ensuite les platyphyllos et les euchlora. NB: comme les sols sont gorgés d’eau, il ne serait pas étonnant que tilleuls et châtaigniers produisent beaucoup de nectar si le soleil et la chaleur sont de la partie.

Comme Michel le fait remarquer, il est indispensable, dans les conditions climatiques actuelles, de nourrir les essaims récoltés ou les essaims artificiels, surtout s’ils reçoivent des cadres de cire gaufrée à bâtir (avant le solstice d’été). Rappel : pour produire 100gr de cire, les abeilles doivent consommer 1 kg de nectar/sirop.

Autre situation : j’ai une colonie sur DB10c avec hausse qui était au début du printemps en DB7c avec hausse, mais, vu la météo, je n’en ferai pas une colonie de production cette année-ci (récolte d’été). D’autre part j’avais fait un essaim artificiel à partir d’une colonie forte qui avait essaimé en récupérant 2 cadres avec des cellules royales encore operculées et 1 cadre de nourriture + 2 cadres bâtis + 1 partition. D’ici peu je compte mettre la DB10c sur 8 cadres (corps et hausse) + partitions en rive afin de récupérer 2 cadres de corps avec réserve de nourriture (pollen et miel) pour l’essaim que je mettrai dans une DB7c. Je lui mettrai une hausse avec des cadres bâtis pour profiter de la miellée de tilleuls et, pour compléter ultérieurement, avec des cadres de nourriture lors de la récolte d’été (après la floraison des tilleuls). Lorsqu’on a plusieurs colonies, il est plus commode de s’arranger pour qu’une colonie contribue au développement d’une autre afin de les avoir toutes dans une situation optimale avant l’hiver. Hiverner des colonies pas assez développées/fortes est très souvent voué à l’échec.

Cette semaine, suivons attentivement les floraisons des tilleuls et les conditions météorologiques après avoir préalablement jeté un bon coup d’œil à vos colonies ce week-end.

Viburnum Hillieri « Winton » en début de floraison ce vendredi et déjà rempli de butineuses. Viorne intéressante car floraison plus tardive et utile en trou de miellée.

Chronique FA – 8/06/2024

Comme déjà indiqué précédemment (voir notre info du 25 mai 2024), nous sommes arrivés au moment de l’année où le piégeage de printemps des fondatrices de FA est inefficace, voire contre-productif.

Les fondatrices qui ont réussi à démarrer un nid primaire restent au nid et les premières ouvrières ont pris le relais pour rechercher la nourriture et les matériaux nécessaires à l’agrandissement du nid. Ces ouvrières de petite taille (plus petites en cette saison car elles ont été élevées laborieusement par la seule fondatrice) peuvent bien sûr encore pénétrer dans les pièges, mais elles peuvent aussi ressortir facilement par les ouvertures latérales. Cela étant, l’appât encore présent dans les pièges est une nourriture facilement accessible pour les ouvrières et on peut donc se demander si, contrairement à l’objectif recherché, cela ne facilite pas le développement du nid.

Comme souvent quand on « travaille » avec la nature, on rencontre mille questions qui n’obtiennent pas toujours des réponses certaines. Pour ma part, j’ai décidé de retirer les pièges et de les nettoyer: ils serviront encore malheureusement plus tard dans l’année. En effet, lorsque les ouvrières deviendront plus grosses (bien nourries dans un nid bien alimenté), les pièges fonctionneront de nouveau comme avec les fondatrices au printemps.

Il est encore temps de se mettre à la recherche de nids primaires: ils ne sont pas faciles à trouver, mais bien plus faciles à détruire que les nids secondaires plus tard dans la saison. Le frelon asiatique ne nous laisse aucun répit, et sa gestion fait désormais partie de la gestion de nos ruchers. Il faudra réécrire de nouvelles versions de nos livres apicoles de référence pour intégrer cette lutte contre ce nouveau péril.

Il s’agit maintenant de fourbir nos armes pour la suite. Ceux qui piégeaient déjà l’an passé sont plutôt pessimistes pour la fin de l’été et l’automne, car ils ont souvent piégé plus du double de fondatrices par rapport à l’an passé!

Résultats de l’enquête ‘Perception des menaces pour les colonies d’abeilles & le futur de l’apiculture locale’

Dans nos Nouvelles du 30/10/2021,nous vous proposions de participer à une enquête menée à l’échelle européenne sur la perception par les apiculteurs des menaces qui pèsent sur les colonies d’abeilles, et sur la manière dont ils voient le futur de l’apiculture locale. Les résultats sont maintenant disponibles.

L’enquête montre des résultats très contrastés: les apiculteurs des différentes régions sont soumis à des conditions très différentes. Les apiculteurs du sud de l’Europe souffrent déjà fort de déficits économiques causés par le changement climatique et des nuisibles, dont le frelon asiatique. Les apiculteurs du nord de l’Europe sont eux assez optimistes.

Les parasites sont considérés comme le menace principale, les pesticides comme la 2ème menace. Le manque de ressources, qui est lié aux modifications du paysage, est également considéré comme une menace importante.
Tous les apiculteurs se rencontrent sur un point: ils préfèreraient des limitations ou l’interdiction de l’usage des pesticides dans l’agriculture industrielle.

La publication complète sur popups.uliege.be (en anglais)

L’analyse détaillée ne couvre malheureusement pas la Belgique, le nombre de réponses minimum n’ayant pas été atteint (100 au niveau national, 40 au niveau régional).

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