Note d’Oncle Max – 18/05/2024
La première quinzaine de ce mois de mai 2024 devrait nous permettre de récolter le miel engrangé par nos abeilles, du moins pour les colonies assez fortes qui avaient des floraisons mellifères suffisamment abondantes proches de leur ruche.
Certains parmi nous ont profité du long week-end de l’Ascension pour visiter leurs colonies et estimer si les provisions de miel étaient suffisantes pour programmer une récolte de printemps. Il semble que les colonies ont eu un développement assez hétérogène durant le mois d’avril dont la météo fut assez chaotique (elle l’est encore en ce moment). Certaines colonies se sont bien développées tandis que d’autres ont un peu végété ou ont démarré plus lentement.
N’ayant pu visiter mes colonies la semaine dernière (6 au 12 mai) ni récolter car un séjour en famille avait été organisé de longue date, je me suis résigné à faire patienter mes colonies comme je l’ai expliqué dans ma note du 5 mai. Ce mardi 14 mai, avec une fenêtre météo favorable, j’ai entrepris de visiter les 2 ou 3 hausses de chacune de mes colonies afin de ponctionner les cadres operculés (ou à moitié operculés). J’ai pu faire 2 observations :
- La majorité des cadres operculés de la 2ème hausse contenaient moins de miel que d’habitude avec des cadres généralement plus légers.
- Pour 4 colonies sur 6, dans la 1ère hausse il y avait au moins 5 cadres centraux avec 60% de cellules avec du pollen. Et ce malgré la grille à reine posée sur le corps de ruche.
- Au total j’ai prélevé 50 cadres de miel de 5 colonies avec 2 hausses et 1 avec 3 hausses, soit 35% du printemps de 2023 ou 40% du printemps 2022.
Ces deux observations me laissent penser que, durant les courtes périodes d’avril favorables au butinage, les abeilles, avec leur instinct prononcé de résilience, se sont organisées pour rentrer aussi bien du miel que du pollen. Elles pressentaient le manque de floraisons (et le mauvais temps) à partir de début mai pour pouvoir nourrir correctement le couvain important en cette période de l’année. J’ai donc décidé de laisser dans la première hausse ces 5 ou 6 cadres de nourriture (pollen +miel) avec 2 cadres de miel à chacune des colonies en prélevant seulement 1 ou 2 cadres de miel operculé situés en rive (et que j’ai remplacé par des cadres bâtis).
Les sureaux sont en fleurs et leur floraison semble plus importante que les années précédentes. L’an dernier c’était surtout l’année des aubépines et des sorbiers. Les acacias sont en fleurs (du moins ceux qui n’ont pas eu un coup de gel, comme chez moi), mais leurs floraisons semblent assez maigres et la météo ne permet pas aux butineuses d’en profiter au maximum. Vu le temps pluvieux de cette semaine, les rentrées de nectar d’acacia seront assez aléatoires.
Ceux qui ont récolté la semaine dernière m’ont rapporté que le taux d’humidité de ce miel de printemps était assez élevé, entre 19% et 20%. Ce n’est pas surprenant avec le temps que nous avons depuis le début de l’année. Une déshumidification s’impose donc pour faire descendre ce taux sous les 18% afin de pouvoir conserver le miel durant 2 ans, au moins.
Déshumidification :
- Comme il faut opérer dans un espace (très) réduit, il faut pouvoir rendre les hausses mobiles dans l’habitation. J’utilise des plateaux roulants (avec 4 roues) sur lesquels je dispose une feuille de plastique (pour les gouttes de miel qui pourraient tomber des hausses) et 2 languettes de bois de 4 à 5 cm d’épaisseur de la largeur d’une hausse. Suivant le nombre de hausses récoltées, j’empile 4 à 5 hausses (6 les très bonnes années). J’essaie d’avoir le même nombre de hausses sur chaque plateau (* lire plus loin).
- D’un apiculteur décédé, j’ai récupéré une hausse Dadant 12 cadres. Sur une paroi de cette dernière ont été insérés 2 petits ventilateurs d’ordinateurs.
- Je place cette hausse soit sur une pile de hausses soit sur une double pile de hausses. J’ai aménagé 2 planches, l’une pour réduire la hausse de 12 cadres à des hausses de 10 cadres et l’autre pour placer cette hausse de 12 cadres à cheval sur les 2 piles de hausses de 10 cadres. Durant la plupart des récoltes c’est la seconde option que j’utilise.
- Ensuite je place le déshumidificateur à côté des 2 piles de hausses pour favoriser la circulation de l’air à sécher.
- Combien de temps faut-il pour déshumidifier le miel ? Cela dépend des récoltes (type de miel) et de la météo. Je vise un taux d’humidité de 17 ou 17,5% sachant qu’après cette opération et durant l’extraction le miel peut reprendre un peu d’humidité ambiante (surtout avec la météo actuelle). Le plus court fut 48 heures et le plus long fut 5 jours jusqu’à présent. PS : ne pas oublier de vider matin et soir le réservoir d’eau du déshumidificateur.
- Il est toujours conseillé de déshumidifier le miel avant extraction, même si les cadres sont operculés car l’humidité sera absorbée au travers des opercules. Le faire après extraction sera beaucoup plus long et plus fastidieux car il faudra en même temps malaxer le miel et tous les apiculteurs n’ont pas un malaxeur à moteur à disposition qui puisse tourner jour et nuit avec le déshumidificateur dans un local ad hoc. Le transport du malaxeur dans l’habitation pour le mettre dans la pièce la plus réduite ne sera pas une mince affaire.
Pour l’extraction… ce sera l’objet de la prochaine note.
Chronique ‘Frelon Asiatique’ – 18/05/2024
Mon message de cette semaine est très simple: continuons à piéger les fondatrices de frelons asiatiques. Dans un rayon de 100 m autour de mon rucher, j’ai capturé 8 fondatrices au cours de la semaine écoulée. C’est plus que tout ce que j’ai capturé depuis le début du printemps!
Un message du CRA-W confirme d’ailleurs l’intérêt de prolonger le piégeage de printemps. Initialement, le projet du CRA-W devait se terminer le 12 mai. Cependant, le CRA-W souhaite prolonger la période de piégeage de 2 semaines supplémentaires, c’est-à-dire jusqu’au 25 mai, tenant compte des conditions climatiques, avec des journées froides, pluvieuses et peu ensoleillées qui ont ralenti l’activité des fondatrices et l’émergence des premières ouvrières.
On pourrait détailler ici beaucoup d’anecdotes à ce sujet. Comme le cas d’un frelon asiatique qui est venu me provoquer en entrant dans une chambre par une fenêtre de Velux. L’imprudent a payé de sa vie de venir ainsi narguer un apiculteur chez lui!
Mais j’aimerais surtout raconter ici un cas d’école. Un voisin, sensibilisé par le toutes-boîtes distribué à Incourt en février, m’a signalé mercredi qu’il observait 2 types de frelons à proximité d’un vieux frêne abattu dans son jardin. Vérification faite, j’ai confirmé qu’il y avait des frelons européens et (au moins) un frelon asiatique qui venaient régulièrement sur l’écorce de cet arbre, sans doute pour prélever des fibres nécessaires à la construction de leurs nids. J’ai immédiatement placé 2 pièges-cônes avec Trappit à cet endroit, et 2 jours plus tard, j’ai capturé 4 fondatrices de FA (2 dans chaque piège, l’un des cônes étant celui distribué par la SRAWE lors de notre conférence-débat de février!). Un frelon européen essayait aussi de pénétrer dans le cône mais sans y parvenir, un signe tangible de la bonne sélectivité de ces pièges.
Le plus intéressant dans ce cas précis, c’est que les pièges que j’ai placés chez mon voisin sont à maximum 100 m de plusieurs pièges placés chez moi et dans mon rucher depuis environ 2 mois et qui se sont révélés relativement inefficaces. J’en conclus que la localisation précise des pièges est très importante et qu’un piégeage de printemps efficace doit consister en un maillage extensif du territoire.
Il est probable que le maillage du territoire que nous avons mis en place à Incourt cette année n’est pas encore suffisant et qu’il faudra des pièges sélectifs plus nombreux encore l’année prochaine. Nous continuons à apprendre de nos actions et nos conclusions sont certainement encore provisoires car nous ne connaissons pas encore suffisamment bien le comportement de notre redoutable ennemi. L’exemple détaillé ci-avant montre aussi qu’il est essentiel de sensibiliser nos voisins et toute la population à la lutte contre le frelon asiatique. Piéger dans l’environnement immédiat de nos ruchers n’est pas suffisant.
Rappel: nouveau changement de programme ce samedi 25 mai
La Balade d’observation de la flore apicole à Gottechain est reportée à une date ultérieure non encore précisée.
Nous serons présents à la Journée de l’Abeille à Wavre et nous comptons encore sur la participation de quelques volontaires (contacter Thierry, notre secrétaire) !
Tous les détails sur notre page: Calendrier SRAWE 2024