Note d’Oncle Max – 4/05/2024
Depuis ma dernière note du 20/04, le temps n’a pas été au beau fixe et nos abeilles sont restées souvent cloîtrées dans leur ruche consommant les réserves déjà bien engrangées.
Cette dernière semaine, avec quelques nouveaux beaux jours, ce sont les essaimages qui ont bien débuté à droite et à gauche. Certains parmi vous ont déjà planifié une récolte prochaine : c’est assez sage, mais il faudra veiller à ne pas trop déposséder les colonies en cette veille de trou de miellée.
En effet, lorsque mon regard balaie la flore environnante, je ne vois plus beaucoup de floraisons aux alentours dans un rayon de 300m à 500m. Oui, quelques aubépines et sorbiers tardifs, ou encore quelques viornes et cornouillers en fin de floraison, mais rien d’important pour continuer une bonne miellée printanière. Ou, du moins, pour renflouer les réserves consommées durant les deux semaines précédentes.
Cette situation me turlupine l’esprit depuis quelques semaines car je dois m’absenter la semaine prochaine et ne peux donc récolter ce week-end. Ceux qui en ont l’occasion devraient en principe le faire dans la huitaine car incontestablement nous allons avoir très prochainement (du moins dans mon environnement) un petit trou de miellée.
Les jeunes pousses d’acacias ont un peu grillé avec la nuit de gel que nous avons eue (idem avec les noyers). Il est probable que nous aurons les acacias en fleurs (s’il y en a) en même temps que les tilleuls. Par contre le mauvais temps a freiné le débourrement des bourgeons de châtaigniers. Il est encore un peu tôt pour estimer leur période de floraison. Peut-être début juin ou mi-juin comme l’an dernier, soit un mois par rapport au calendrier usuel.
Comme indiqué plus haut, je ne pourrai récolter avant le 14 ou 15 mai. Pour pallier à des essaimages intempestifs (NB : une de mes colonies vient d’essaimer mercredi), j’ai décidé de retirer 2 cadres de miel de la seconde hausse à 5 de mes colonies pour les placer dans une hausse à la 6ème qui n’a encore qu’une seule hausse car moins dynamique. Je les ai remplacés par des cadres de cire gaufrée. J’espère que cela les occupera pendant ces quelques jours pluvieux avant un temps plus sec annoncé à partir de mercredi prochain. Mais l’envers de la médaille sera une réduction du stock de miel car les abeilles en consommeront une partie pour bâtir les nouveaux cadres. J’espère que cela limitera les fièvres d’essaimage en mon absence. C’est un pari un peu risqué mais l’alternative aurait été de faire des divisions de colonies, ce qui les aurait affaiblies. Un apiculteur ne devrait jamais s’absenter en mai et juin.
Pour ceux qui souhaitaient faire des divisions, il est temps de les réaliser à partir de mercredi prochain mais il faudra prévoir de nourrir les essaims artificiels (comme les naturels récoltés deci delà) durant ce petit trou de miellée. Le sirop est préférable pour nourrir les essaims. Pour les essaims naturels, il faut compter +/- 5 litres de sirop pour favoriser la construction de cadres de cire gaufrée. Pour les essaims artificiels, cela dépend des cadres de nourriture mis à disposition. Un cadre corps de miel bien rempli au 3/4 équivaut à +/- 4 litres de sirop. Pour ces derniers j’ajouterais bien un nourrisseur pour leur apporter 2 ou 3 litres de sirop supplémentaire. Si on veut réussir un essaim artificiel, il ne faut pas lésiner sur les moyens pour garantir un bon développement.
Chronique ‘Frelon Asiatique’ – 04/05/2024
Même si les conditions météorologiques restent difficiles, la saison avance inexorablement. Lors des journées douces et/ou ensoleillées, les captures de fondatrices se poursuivent. Mais, signe que la nature progresse malgré tout, des nids primaires en début de construction ont été observés à plusieurs endroits dans la région. Il semble cependant (il faut rester prudent et ne pas encore généraliser) que les nids primaires sont encore à un stade très précoce, généralement de la taille d’une balle de ping-pong. Ceci est cohérent avec la saison anormalement maussade que nous connaissons cette année.
Si ces observations se vérifient, il faudrait encore plus d’un mois pour que les premières ouvrières de FA naissent dans les nids primaires. En conséquence, la construction des nids secondaires pourrait ne commencer que vers la fin du mois de juin.
Ne soyons toutefois pas trop optimistes: ceux d’entre nous qui piègent les fondatrices au printemps depuis plusieurs années sont effrayés par le nombre de prises comparativement aux années précédentes (jusqu’à 3 fois plus de captures que l’an passé!). Soit nous sommes plus efficaces dans nos techniques de piégeage, soit ce nombre élevé de captures reflète l’avancée inexorable du FA vers l’est du pays. Ce sont des hypothèses qu’il conviendra de vérifier plus tard dans la saison…
Revue n° 115 du Cercle Royal Apicole de Nivelles
Au sommaire (notamment):
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- le petit mot du rédacteur
- la vie du cercle – agenda chez nos collègues apiculteurs
- Saviez-vous que les apiculteurs manipulent souvent des abeilles et se font piquer
sans problèmes majeurs, mais que soudainement, certains peuvent subir un choc
anaphylactique à la suite d’une piqûre qu’ils ont déjà tolérée ? - L’accord politique sur l’étiquetage du miel entériné
A lire sur: Revue N° 115 AVRIL 2024