Note d’Oncle Max – 20/04/2024
Après quelques jours à 25°C avec un beau soleil, nous voilà avec 5°C à 10°C et à nouveau du vent, de la pluie et même un peu de grêle…. Et cela pendant une bonne semaine. Quoique, actuellement, les prévisions changent vite d’un jour à l’autre. Bref, c’est un peu le chaos climatique.
Les quelques bourrasques de vent et averses de grêle ont endommagé une partie des floraisons. Les aubépines fleurissent et bientôt les sorbiers : ceux de l’oiseleur –sorbus aucuparia – sont déjà en fleurs, mais les sorbus torminalis et sorbus aria le seront bientôt.
La plupart d’entre nous, soit s’arrachent les cheveux, soit se résignent devant la situation que nos abeilles endurent. Nous avons observé quelques cadavres d’abeilles et de nymphes sur les planches de vol, signes que la colonie est en stress.
De toute manière, il n’est pas conseillé d’ouvrir et visiter ses colonies dans les conditions actuelles sous peine de fragiliser inutilement ses colonies. Comment dès lors vérifier si l’une ou l’autre ne sont pas déjà en fièvre d’essaimage ? Idéalement, il faudrait visiter le corps de la ruche, mais ce n’est pas conseillé.
Personnellement, je ne vois pas des colonies essaimer avec une température sous les 10°C ou sous la pluie (avec une température de 15°C). Mais un essaimage-remérage serait possible en moins d’une heure comme je l’ai observé et décrit dans ma note précédente avec la colonie vivant dans le mur de la maison voisine.
Ce que je compte éventuellement faire si l’occasion (température de 14°C-15°C minimum, sec et avec peu de vent) se présente fin du mois, c’est de retirer 2 cadres de miel (operculé ou non) de la 2ème hausse de 5 colonies, les mettre à disposition dans une 2ème hausse pour la 6ème colonie et les remplacer par 2 cadres de cg placés dans chacune des 5 colonies au centre de la hausse pour occuper les ouvrières et essayer de ralentir une éventuelle fièvre d’essaimage. J’aviserai dans une dizaine de jours en fonction de la météo.
Je pense qu’il est toujours utile de se poser des questions à tout moment sur la situation de ses colonies, revoir périodiquement sa stratégie en fonctions des conditions effectives (de la colonie, des floraisons avoisinantes, de la météo) et penser à des plans « B » avec ces changements climatiques.
Comme indiqué précédemment, les faibles températures vont ralentir l’expansion de la colonie. Vraisemblablement, les réserves des colonies vont un peu s’amenuiser car les abeilles devront puiser plus d’énergie pour maintenir les 35°C du couvain, surtout si celui-ci est déjà réparti sur 6 ou 7 cadres, voire 8 cadres pour certaines colonies.
Les faibles rentrées de pollen vont aussi induire un ralentissement de la ponte des reines. Ce n’est pas plus mal si nous avons un trou de miellée après la floraison des aubépines, au mois de mai avant (ou sans) les acacias en attendant les tilleuls.
Tout cela n’est que spéculation…. Il faudra être proactif chaque semaine en fonction des paramètres observés.
Chronique ‘Frelon Asiatique’ – 20/04/2024
Les captures de fondatrices de frelons asiatiques se sont poursuivies aussi longtemps que les conditions météo étaient relativement favorables (températures douces et absence de pluie).
Par contre, depuis quelques jours, la dynamique printanière des fondatrices de FA s’est ralentie autant que la dynamique de nos colonies d’abeilles. On ne peut évidemment pas se réjouir de ce printemps très médiocre, mais il sera intéressant de voir si le froid et la pluie auront eu un impact sur le développement des nids primaires et in fine sur le nombre de nids secondaires que l’on observera en été. Cela fait partie de notre apprentissage sur ce nouveau fléau.
Lorsqu’on examine les données de captures sur Incourt, il est frappant de constater des différences considérables en fonction des endroits de piégeage. La plupart des chasseurs de fondatrices à Incourt ne signalent que l’une ou l’autre capture, avec une répartition assez homogène sur le territoire communal. Mais notre collègue Charles, situé à la limite de Piétrebais avec Grez-Doiceau, a déjà capturé cette année plus de 30 fondatrices!
Nous devons essayer de comprendre ces différences: certains endroits sont-ils plus propices à l’installation ou à l’hivernage des fondatrices, s’agit-il plutôt de différences dans les pièges utilisés, dans leur positionnement ou du choix de l’appât ? Je penche en ce moment vers le choix de l’appât, car Charles expérimente plusieurs appâts (Trappit, jus de pomme fermenté, mélange de vin + bière + sirop de fruits, …). Ceux qui participent au projet du CRA-W ont d’ailleurs reçu de nouvelles instructions en fin de semaine dernière: il semble que le sirop de grenadine proposé initialement ne soit pas assez efficace pour attirer de nombreuses fondatrices.
Les méthodes de lutte que nous mettons en place actuellement évolueront certainement au cours des prochaines années au fur et à mesure du progrès de nos connaissances sur le frelon asiatique.