Paulownia tomentosa: l’arbre mellifère impérial.
Notre collègue apiculteur Albert Mahieu a planté cet hiver un Paulownia Tomentosa avec les élèves de Rhéto du collège Notre Dame de Basse Wavre, poursuivant ainsi une déjà longue tradition; chaque élève de 6ème enracine ainsi leur futur ou enterre son passé…c’est comme chacun veut en posant ce petit coup de pouce pour la nature. Voici le texte descriptif écrit à cette occasion
Le paulownia (Paulownia tomentosa, syn. Paulownia imperialis), surnommé « arbre impérial », est originaire du centre de la Chine. Il est donc un arbre exotique, et non un arbre de nos régions dit indigène.
Il est un des arbres les plus étudiés par les scientifiques étant ses qualités agro environnementales. ….il serait un bon arbre pour la transition climatique.
Son nom ???: au 18ème siècle, dit ‘des Lumières’, Philipp Franz Von Siebold, naturaliste bavarois missionné au Japon avec une délégation néerlandaise, nommera cet arbre en hommage à Anna Pavlowna, grande duchesse puis reine des Pays-Bas, fille du tsar Paul Ier de Russie.
C’est un arbre rustique qui résiste jusqu’à -23°C … mais aurons-nous encore des hivers rigoureux ?
Sa croissance est rapide mais il ne dépasse pas 10 à 12 mètres de hauteur selon le sol; son port étalé est très élégant.
Son feuillage caduc (il perd ses feuilles en hiver) est remarquable : les larges feuilles soyeuses en forme de cœur peuvent dépasser 50cm de longueur, d’où ses capacités hors norme de filtration de l’air. En été, on peut profiter de l’ombrage de sa ramure : c’est un bon arbre pour la sieste ! Avis aux amateurs du pique-nique.
Autre intérêt : la spectaculaire floraison, bleu violacé et odorante. Les fleurs sont regroupées en panicules et rappellent celles des fleurs de digitale. Mais ici, pas de danger, elles ne sont pas toxiques comme la digitale. Elles apparaissent avant les feuilles fin avril, et sont ainsi particulièrement bien mises en valeur. Très foisonnantes, elles dégagent des effluves proches de la violette. Elles sont très mellifères et feront le bonheur des abeilles du rucher tout proche. Le miel de paulownia est clair, transparent, léger et parfumé, de couleur et de texture comparables au miel de robinier, faux acacia.
Enfin, nous l’avons précisé pour commencer, cet arbre est un sujet d’étude. Il est ausculté par les scientifiques pour l’agro-foresterie, pour la lutte contre la pollution et pour le changement climatique. En effet, le paulownia est résistant à la pollution, et, grâce à ces grandes feuilles, il peut absorber 10 fois plus de CO2 que les autres arbres et donc purifier l’air beaucoup plus vite: idéal donc pour nos villes. De plus, il laverait les sols pollués par les métaux lourds: idéal pour les anciens sites industriels pollués. Tout cela reste bien entendu à l’étude, mais la Grande Bretagne, par exemple, aurait déjà lancé un grand programme de plantation du paulownia, comme acteur de la lutte contre le changement climatique.
Alors un petit geste pour la planète, si vous avez un grand jardin, plantez en un pour la beauté de ses fleurs, pour la sieste, pour les abeilles … et pour un air un peu plus pur.
Pour en savoir +: https://fr.wikipedia.org/wiki/Paulownia_tomentosa
Note d’Oncle Max – 25/02/2023
L’hiver n’est pas terminé et on nous annonce des gelées nocturnes à partir de ce week-end jusqu’à jeudi prochain. Cela va donner un coup de frein au développement actuel de nos colonies. Gardons donc les plateaux sous les planchers grillagés. Eventuellement, les nettoyer si vous voyez beaucoup de déchets des cellules
Le temps sera sec, mais les températures diurnes assez basses n’encourageront pas les butineuses à sortir pour visiter les premières floraisons printanières. De plus, celles-ci risqueront de brûler avec ce gel nocturne annoncé s’il est trop fort.
Les bourgeons floraux des saules Marsault et ceux des prunus hâtifs ne semblent pas avoir trop évolué depuis la semaine dernière. Espérons qu’ils restent en latence encore une bonne semaine pour passer ce coup de froid. Il reste des noisetiers (tardifs) en fleurs.
Cette petite semaine de froid et de gel nocturne est bonne pour freiner le réveil des frelons asiatiques ou peut-être permettre l’élimination de certaines fondatrices trop précoces.
Nous avons observé la semaine dernière un certain nombre de butineuses qui cherchaient de l’eau : n’oubliez pas de leur en mettre à disposition dès les premières sorties, surtout si le couvain devient conséquent. Les abeilles en ont besoin afin de préparer la bouillie pour les larves.
Veillez toujours à ce que les colonies aient assez de réserves en cette période de transition entre période hivernale et période printanière. Privilégiez le candi protéiné si vous devez intervenir.
Entre-temps, bonne lecture de la Revue Apiculture en Wallonie qui devrait vous être parvenue.